Question 1 :
Peut-on réciter la bénédiction sur le loulav avec un Etrogue ayant perdu son Pitom ?
Réponse:
Selon de nombreux décisionnaires cela est possible tous les jours de la fête hormis le premier jour en Israël et les deux premiers jours à l’étranger, auxquels cas cela ne sera autorisé que si il est impossible de se procurer un autre Etrogue ; il est nécessaire d’autre part pour que cela soit permis que demeure en place un résidu du Pitom, ce qu’il est possible de visualiser si l’on constate que son point d’attache au fruit n’a pas l’apparence d’un creux. En ce dernier cas, il est conseillé, si on le retrouve, de le remettre en place au moyen d’un produit adhésif. (cf. Chouh’an Aroukh Orah’ ‘Hayim chap. 648-649 et ses commentaires en marge).
Question 2 :
Quelle quantité de gâteaux doit-on consommer dans la Souka pour pouvoir réciter la bénédiction Léchèv BaSouka ?
Réponse :
Pour avoir l’obligation de réciter cette bénédiction, il faut s’apprêter à manger dans la Souka au minimum un peu plus de 56 gr de gâteaux, selon les décisionnaires Ashkénazes, et au moins 162 gr, selon les décisionnaires Séfarades. (cf. ‘Hazon Ovadia)
Question 3 :
Un touriste, invité à la table d’une famille israélienne le soir de Chémini Atséret, est-il tenu de manger dans la Souka ?
Réponse :
Concernant Chémini Atséret, la règle générale est la suivante :
– un juif résidant à l’étranger et y célébrant la fête doit ce jour-là manger dans la Souka. En effet, en ‘houts laarets Chémini Atséret revêt deux aspects : il est à fois le dernier jour de Soukot, et à ce titre, il relève de la Mitsva de la Souka, et à la fois une fête autonome à laquelle cette Mitsva est étrangère. Puisque de nos jours, grâce au calendrier, nous sommes certains que le ” vrai ” dernier jour de Soukot est le septième, nous mangeons le jour de Chémini Atséret dans la Souka pour perpétuer l’antique tradition, mais pour ce motif, sans réciter la bénédiction relative à cette Mitsva.
– il est interdit à un israélien célébrant la fête en Israël de manger dans la Souka le jour de Chémini Atséret. En effet, dès lors qu’en Israël, cette fête est totalement indépendante de celle de Soukot, manger ce jour-là dans la Souka reviendrait à enfreindre le commandement interdisant de rajouter une Mistva à celles de la Thora, puisqu’on aurait mangé dans la Souka huit jours au lieu des sept jours prescrits.
Ainsi donc, le cas d’une personne résidant à l’étranger et qui est invitée le soir de Chémini Atséret à la table d’une famille israélienne apparaîtrait problématique, s’il s’avérait que l’invité ne puisse manger hors de la Souka et dès lors que la famille israélienne ne peut en aucun cas y manger.
Au vrai, dans un pareil cas les décisionnaires (Rav Oyerbakh et Rav Ovadia Yossef zatsa”l) autorisent l’invité à manger avec ses hôtes hors de la Souka. Citons trois des raisons justifiant cette autorisation :
- 1)l’opinion du ‘Hakham Tsvi selon laquelle tout juif demeurant habituellement à l’étranger et se trouvant en Israël à l’occasion de l’une des trois fêtes est tenu de ne célébrer qu’un seul jour de Yom tov. Bien que cette opinion ne soit pas retenue telle quelle par les décisionnaires, elle est prise en compte pour solutionner le problème dont nous traitons; 2) ne pas mettre dans l’embarras la famille hôte ; 3) ne pas, en mangeant dans la Souka le jour de Chémini Atséret, témoigner une forme de mépris à l’égard du caractère spécifique de la sainteté de la fête.
Rav Azriel Cohen Arazi