Question :
Cher Rav, est-il permis pendant Roch Hachana, d’une part de lire des Téhilim, et d’autre part d’adresser à D. des demandes personnelles ?
Réponse :
Il est vrai que la tâche principale qui nous incombe durant les deux jours de Roch Hachana est de proclamer la royauté de D. et non pas de ne faire que Lui adresser des demandes personnelles. Cependant, il est tout aussi vrai que ces jours sont des jours de jugement décidant de notre sort pour l’année à venir, et à ce titre il nous est non seulement permis mais même recommandé de demander à D. de nous accorder tout ce dont nous pensons avoir personnellement besoin. Ainsi, les décisionnaires stipulent, au nom du H’azon Ich, qu’il est permis de prier pendant Roch Hachana pour la guérison des malades sans la moindre réserve et sans même prononcer la phrase « Chabat hi milizok » qui est de rigueur les jours de Chabbat et de Fêtes. La raison en est précisément qu’au contraire des jours de Chabat et de Fêtes durant lesquels, à quelques exceptions près, il est interdit d’adresser à D. des demandes personnelles, tel n’est pas le cas de Roch Hachana où cela est pleinement autorisé.
En ce qui concerne la première partie de votre question, sachez qu’il est tout à fait permis de lire des Téhilim durant Roch Hachana. Cela est à ce point vrai que le Rav de Brisk consacrait à cette lecture tout le temps disponible dont il disposait pendant ces deux jours sans rien étudier d’autre ! À ses élèves étonnés qui l’interrogeaient sur cette manière de faire, il répondait que toute étude approfondie de la Thora nécessite la consultation de nombreux ouvrages et par là-même de nombreux va-et-vient jusqu’à la bibliothèque qui sont autant de secondes perdues en un jour aussi crucial que Roch Hachana. En lisant les Téhilim, je suis assuré, concluait-il, de ne rien gâcher de ce temps si précieux. En vrai, le seul problème réel que pose la lecture des Téhilim durant Roch Hachana est le suivant : le Talmud (cf.Traité Roch Hachana 32, b) enseigne que l’on n’a pas coutume de réciter le Hallel à Roch Hachana, vu que ce Cantique rempli d’allégresse ne sied pas à ces jours de jugement. Or le Hallel est constitué exclusivement de passages du livre des Téhilim. La question qui se pose à celui qui lit ce livre pendant Roch Hachana est donc de savoir s’il doit sauter les psaumes constituant le Hallel ou pas. Le Michna Béroura (cf. Choulh’an Aroukh, Orah’ H’ayim chap.584, § 1) répond par la négative à la question. Il n’est pas nécessaire, stipule-t-il, de sauter les psaumes concernés car, d’une part, ce n’est pas au titre de la récitation du Hallel qu’on les lit, et que d’autre part cette lecture peut être considérée comme une étude de Torah, tout au moins pour celui qui comprend ce qu’il lit.
Question :
Pourquoi trempe-t-on dans du miel lors du Séder de Roch Hachana précisément avec la pomme ? Et pourquoi dans du miel plutôt que dans tout autre produit sucré ?
Réponse :
De nombreuses explications, souvent d’inspiration kabbalistique, ont été avancées afin de justifier cette coutume. Je me bornerai ici à relever deux points :
La pomme est à l’image du peuple d’Israël. De même que ce fruit apparaît, lors de sa pousse, avant les feuilles qui l’accompagnent, ainsi Israël en recevant la Thora donna la préséance au « faire » (naassé), symbolisé par le fruit sur le « comprendre » (nichma) symbolisé par les feuilles (cf. Zikhron Yéhouda, tome 2, chap.236).
Quant au miel, il est intéressant de noter que la valeur numérique du mot qui le désigne en hébreu – DeVaCH – est égale à celle de l’expression AV HaRH’aMaN (père miséricordieux), à savoir 306, comme pour exprimer notre espoir de voir D., en ces jours de Roch Hachana, se comporter à notre égard comme un père qui juge ses enfants avec miséricorde (Imré Pinh’ass).
Rav Azriel Cohen Arazi
Sur www.torahacademy.fr vous pouvez avant Roch Hachana rédiger, si besoin est, un acte de Prouzboul.