Question 1 :
Cher Rav, quelle est la différence, au plan halakhique, entre les Matsot faites main et les Matsot faites machine ? D’autre part, est-il obligatoire de consommer le soir du Séder des Matsot faites main ?
Réponse :
Concernant le soir du Séder, il est obligatoire d’utiliser des Matsot faites main. En effet, les Matsot dont on se sert pour s’acquitter de la Mitsva d’ordre toranique ordonnant de consommer de la Matsa le soir du Séder doivent impérativement avoir été confectionnées « Léchèm Mitsva », c’est-à-dire dans l’intention qu’elles l’aient été dans ce but. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans les fabriques de Matsot de ce type est requise la présence d’un responsable dont la fonction est de rappeler à chacun des employés, tour à tour et à tout instant, qu’il doit avoir l’intention d’agir Léchèm Mitsva. Puisqu’il est évident que l’on ne peut demander à des machines de fonctionner dans cette intention, vous comprenez pourquoi l’utilisation de Matsot confectionnées de cette manière, le soir du Séder, est problématique.
Venons-en à présent à la consommation de Matsa, non pas lors de la veillée du séder, mais tout au long de la Fête. Que vaut-il mieux privilégier, les Matsot faites main ou celles faites machine ? A ce propos les avis sont partagés. Certains pensent qu’il est bien de consommer des Matsot faites main, non pas parce qu’elles ont été confectionnées Léchèm Mitsva, mais en se fondant sur l’idée que tout acte manuel, inspiré par la crainte de D. sera plus précis et plus méticuleux que celui exécuté par une machine. Ceci étant, d’autres sont d’une opinion contraire et sont d’avis que les machines dont nous disposons de nos jours sont à ce point sophistiquées qu’elles l’emportent, et de loin, en termes de fiabilité, sur l’acte manuel d’un homme, aussi inspiré soit-il par la crainte de D.
En conclusion, il ressort de ce qui précède que ces deux approches sont légitimes, ce qui donne à chacun l’opportunité d’utiliser les Matsot de son choix tout au long des autres jours de la Fête.
Question 2 :
Est-on autorisé à manger de la Matsa la veille de Pessa’h ?
Réponse :
La Halakha stipule qu’il nous est interdit de consommer de la Matsa à partir de la veille de Pessa’h, et ce, afin que nous soyons dans son attente lorsqu’elle se présentera à nous le soir du Séder. Encore faut-il s’entendre sur les définitions qu’il convient de donner, dans ce contexte, aux notions « Veille de Pessa’h » et « Matsa ».
La notion « veille de Pessa’h » fait l’objet d’une controverse entre les décisionnaires. Tandis que selon certains d’entre eux, il est question du matin du 14 Nissan, selon d’autres il s’agit de la veille au soir du 14. En pratique, si mieux vaut, dans la mesure du possible, s’aligner sur ce second avis, il est possible cependant, en cas de grande nécessité, de s’appuyer sur le premier, plus permissif, qui autorise la consommation de Matsa jusqu’au matin du 14 Nissan.
Concernant la notion de « Matsa » tous les décisionnaires s’accordent à dire que seule la Matsa « authentique », celle ne comprenant dans ses ingrédients que de la farine et de l’eau est interdite à la consommation la veille de Pessa’h. Par contre, il sera permis de consommer celle dénommée « Matsa Achira », à savoir celle comprenant, en plus de ses ingrédients de base, du vin et/ou des jus de fruits. En effet, dès lors qu’il nous est impossible de nous acquitter de la Mitsva enjoignant de consommer de la Matsa le soir du Séder au moyen de Matsa Achira, mais uniquement au moyen de Matsa « authentique », seule la consommation de cette dernière sera interdite dès la « veille » de Pessa’h, et non pas celle de Matsa Achira.
Rav Azriel Cohen Arazi
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