Question
Cher Rav,
J’ai un chien, et j’ai entendu dire que le propriétaire d’un animal a le devoir de le nourrir avant de se restaurer lui-même. Or, la psychologie du chien exige que pour lui apprendre l’obéissance, il est nécessaire de lui donner à manger en dernier. D’autre part, mon chien se nourrit exclusivement des restes du repas. Comment dois-je m’y prendre?
Réponse:
C’est un fait que la Thora enjoint au propriétaire d’un animal domestique de le nourrir avant de se restaurer lui-même. Par conséquent, il ne me semble pas que vous soyez autorisé à enfreindre cette obligation et de faire souffrir votre chien sous prétexte de vouloir le dresser.
Concernant le second point de votre question, à savoir le fait que votre chien ne se nourrisse que des restes de votre repas, il faut clarifier ce que vous entendez par là. Si cela signifie que c’est vous qui avez décidé de ne le nourrir qu’avec des restes de repas, c’est alors à vous qu’il appartiendra de vous arranger pour être en phase avec ce qu’exige la Thora, par exemple en lui donnant à manger le soir les restes du repas de midi. Si par contre, c’est votre chien qui refuse de manger tant que vous n’avez pas mangé vous-même car il refuse toute autre nourriture que les restes du présent repas, vous êtes en ce cas délié de toute obligation de cet ordre. En effet, ce que la Thora exige, c’est que vous donniez à votre chien à manger avant de vous restaurer vous-même, et non pas que votre chien ait mangé avant vous. Par conséquent, si vous lui proposez de manger avant de vous mettre à table et qu’il s’y refuse, c’est désormais son problème et non le vôtre!
Question :
Est-il permis de détenir à son domicile un animal domestique impur, un lapin par exemple, et si oui peut-on placer sa cage dans la pièce dans laquelle se trouve la bibliothèque des livres de kodech et où l’on peut être amené à prier et à étudier?
Réponse:
Au plan de la pure Halakha, il est important de préciser que lorsque la Thora qualifie un animal d’impur, c’est uniquement pour en interdire la consommation. Il est donc permis de le posséder, de le regarder ou de le caresser. Il est intéressant de noter à l’appui de cette thèse que lorsque le Talmud interdit de réciter le Chéma en présence d’un porc, ce n’est pas au titre d’animal impur, mais à celui d’animal malpropre.
Toutefois certains, allant au-delà de ce que la pure Halakha exige, essayent d’éviter à tout prix d’être en contact avec tout ce qui de près ou de loin touche à l’impureté. Ceux-là s’interdiront d’acquérir un lapin, et achèteront un poisson rouge plutôt qu’un scalaire. Certains h’assidim vont même jusqu’à interdire à leurs enfants le port de tee-shirt à l’effigie de Mickey mouse, sous prétexte qu’il s’agit d’une souris. Mais bien évidemment ces scrupules ne peuvent concerner que des personnes ayant soit atteint un niveau spirituel hors du commun, soit des personnes ayant la réelle impression qu’être en contact avec un animal impur nuit à leur santé spirituelle.
Concernant la cage de l’animal, rien n’interdit de la placer dans la pièce où se trouvent des livres de Kodech. Par contre, il faut éviter de la placer dans la pièce où l’on prie et étudie, car il est interdit de se livrer à ces deux activités en présence des excréments que cette cage ne peut manquer de contenir.
Rav Azriel Cohen Arazi