Question:
Soit une personne habitant un appartement situé à l’étage. Où doit-elle allumer sa h’anoukia? A une fenêtre de son appartement ou au niveau de la porte?
Réponse:
Le principe de base est le suivant: la h’anoukia doit être allumée à un endroit favorisant le pirssoumé nissa, c’est-à-dire la diffusion la plus large du miracle accompli par D. à l’époque des Maccabées. Elle doit donc être placée à un endroit où elle puisse être aperçue par le plus grand nombre de personnes.
A l’époque, la plupart des gens habitaient des maisons donnant sur une cour commune donnant elle-même sur la rue. C’est pourquoi le Choulh’an Aroukh (cf.Orah’ H’ayim § 661) stipule que dans ce cas, la h’anoukia doit être allumée à la porte de la cour commune donnant sur la rue afin que tous les passants puissent la voir et participer ainsi à la diffusion du miracle.
C’est en se fondant sur cet enseignement du Choulh’an Aroukh que certains décisionnaires contemporains, tel le Rav Eliachiv zatsa”l, pensent que de nos jours une personne habitant dans un immeuble doit allumer la h’anoukia près de la porte séparant la cage d’escalier de la rue. Ils considèrent en effet que la cage d’escalier, faisant partie des parties communes de l’immeuble, a le même statut que la cour commune des habitations de l’époque.
Cependant cette opinion n’a pas été retenue par la majorité des décisionnaires. En effet disent-ils, en s’appuyant sur un distingo établi par le H’azon Ich zatsa”l, un lieu n’a statut de “cour commune” qu’à la condition d’être utilisé comme un lieu d’habitation à part entière, qu’on y mange, qu’on y accroche son linge etc. Or, à l’évidence, tel n’est pas le cas de la cage d’escalier qui n’est rien d’autre qu’un simple lieu de passage.
Venons-en à présent à la question posée:
- Celui qui habite à un étage peu élevé et tel qu’en plaçant la h’anoukia près de la fenêtre elle puisse être aperçue par les passants -c’est-à-dire à une hauteur par rapport à la rue de moins de 9,6 mètres– ceci est le meilleur endroit (à l’extérieur, et en prenant soin d’utiliser une h’anoukia munie d’un vitrage protecteur) pour l’allumer en termes de pirssoumé nissa.
- Celui qui habite à un étage élevé avec des vis-à-vis situés à une distance telle (moins de 9,6 mètres) que ces derniers puissent apercevoir la h’anoukia, les avis sont partagés. Selon le Rav Wozner zatsa”l, il doit allumer la h’anoukia près de la fenêtre, l’obligation de pirssoumé nissa étant remplie grâce aux vis-à-vis qui sont en mesure de la contempler. Nombreux sont ceux qui se rallient à cette opinion. Par contre, selon le Rav Eliachiv zatsa”l et le Rav Sternbuh’ chlita, les vis-à-vis ne peuvent jouer le rôle de vecteur du pirssoumé nissa dès lors que celui-ci ne peut passer que par des observateurs se trouvant dans la rue, et non pas dans leur maison. Il devra donc, selon ces décisionnaires, allumer la h’anoukia au niveau de la porte de son appartement. (Voir le cas suivant)
- Celui qui habite à un étage élevé sans aucun vis-à-vis devra allumer sa h’anoukia à l’intérieur de son appartement, sur le montant de la porte opposé à celui où se trouve la Mézouza. Puisqu’en tout état de cause, il se trouve dans une situation où il ne peut remplir son obligation de pirssoumé nissa au plein sens du terme, cette localisation de la h’anoukia aura l’avantage de lui permettre ainsi qu’à toute autre personne empruntant cette porte de se trouver entouré et comme enveloppé par ces deux si belles Mitsvot. Quant au pirssoumé nissa, il sera réalisé, certes sur un mode mineur, grâce aux membres de sa famille. Ceci est vrai s’il s’agit d’un immeuble pourvu d’un ascenseur. Si par contre il s’agit d’un immeuble dépourvu d’ascenseur, le Rav Mordékhaï Eliahou zatsa”l est d’avis que cette personne, sauf si elle habite au dernier étage, doit allumer sa h’anoukia à l’extérieur de son appartement, face à la Mézouza, le va-et-vient dans l’escalier permettant un pissoumé nissa plus important.
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Rav Azriel Cohen-Arazi