Ce qui est devenu “l’affaire El-Or Azaria” a connu dimanche son épilogue à la Cour d’appel militaire de Tel-Hashomer. Yoram Sheftel, l’avocat du soldat avait fait appel de la décision du tribunal militaire de Jaffa qui avait condamné El-Or à dix-huit mois de prison ferme pour homicide. El-Or Azaria a quitté l’uniforme et la prison militaire il y a une semaine et se trouve depuis en assignation à résidence au domicile familial.
Durant la lecture de très longs attendus, les juges militaires ont réfuté la grande majorité des allégations de la défense et confirmé le témoignages à charge contre le soldat, notamment celui du caporal T’ qui avait dit avoir entendu dire El-Or Azaria “ce terroriste a poignardé mon camarade, il mérite la mort”. Les juges ont également qualifié les témoignages d’El-Or Azaria de “problématiques” et nié qu’il se trouvait en danger lorsqu’il a tiré. Ils ont aussi réfuté les accusations selon lesquelles les propos du ministre de la Défense de l’époque ainsi que du chef d’Etat-major aient influencé les témoignages ainsi que l’attitude des juges militaires dans les décisions antérieures. De manière globale, la cour est entrée dans les résolutions les plus petites dans le dossier pour montrer qu’El-Or Azaria aurait “menti” et aurait tiré dans un esprit de vengeance!
Avant la séance, Charlie Azaria, le père du soldat s’était adressé aux personnes présentes dans la salle pour leur demander d’avoir une attitude digne après le prononcé du verdict.
Quelques députés étaient présents afin de soutenir le soldat et sa famille. C’est le cas de Nava Boker (Likoud)qui avait espéré avant d’entrer que “les juges se souviendront qu’El-Or Azaria n’a fait que tuer un terroriste qui était venu pour assassiner des soldats”. Elle avait précisé que même si le soldat avait fait un calcul erroné, il était du devoir de l’Etat et de la société de soutenir les soldats sur le champ de bataille. Nava Boker a aussi rappelé que le soldat était déjà incarcéré depuis seize mois et qu’il convient de le remettre en liberté afin de mettre un terme à cette triste affaire.
Comment ne pas préciser que le témoignage principal qui a fondé toute l’accusation et sur lequel s’est appuyé sans réserve le jugement du procès en première instance, celui du commandant de compagnie Tom Neeman, a été totalement invalidé par la cour d’appel… sans que cela change le moins du monde leur verdict. N’est-ce pas un peu étrange ? C’est comme si on vous changeait une donnée centrale dans un raisonnement mathématiques mais que le résultat ne variait pas. Leurs attendus sont même aggravés par rapport au premier procès. Elor Azaria y est décrit comme un menteur, froid, sans aucune sensibilité, ayant agi uniquement par vengeance auquel est dénié tout sentiment de peur ou de volonté de protéger son entourage. Il aurait menti tout au long de l’enquête. Il est vrai qu’il a changé 4 fois de version, le Neeman en question 14 ! Quant aux vidéos pourtant nombreuses de l’action, elles n’ont été utilisées qu’à charge, des éléments venant contredire la version du caporal T. ont été complètement passés sous silence. Bref un procès eue procédure d’appel totalement détournés de leur mission : à savoir établir la vérité et juger en toute impartialité sans obéir à des considérations qui n’ont rien à voir avec le sort de ce brave soldat qui, même s’il a mal évalué la situation, n’a voulu faire que son devoir.