Zubin Mehta, le directeur artistique de l’Orchestre philharmonique d’Israël, a accordé une interview exclusive à i24NEWS au cours de laquelle il est revu sur sa carrière et son attachement à la musique et à Israël.
Metha a étudié la musique à Vienne et a occupé les postes de directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal, philharmonique de Los Angeles puis de New York avant d’intégrer l’Orchestre Philharmonique d’Israël en tant que conseiller musical à partir de 1968.
Devenu chef d’orchestre puis directeur artistique et enfin directeur artistique à vie en 1981, il a expliqué sur i24NEWS comment tout a commencé.
“Ce n’était pas exactement un coup de fil, j’étais avec ma famille à Vienne sans obligations professionnelles en 1961 et j’ai reçu un télégramme me demandant si je pouvais venir en Israël car le grand chef d’orchestre Eugène Ormandy venait d’annuler… et j’ai accepté instantanément”, a raconté Zubin Metha.
Revenant sur sa nomination “à vie”, le chef d’orchestre en fonction depuis 47 ans a toutefois précisé que “ce n’est pas un contrat, c’est un honneur”.
“C’est un honneur et je l’ai accepté avec humilité parce que j’adore cet orchestre. Mais je leur ai dit plusieurs fois que s’ils voulaient clore le contrat ou s’ils voulaient chercher quelqu’un d’autre, je n’y verrais pas d’inconvénient”, a-t-il souligné.
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Né la même année que l’orchestre en 1936, Metha plaisante en rappelant qu’il est six mois plus âgé que l’orchestre fondé en décembre, alors que lui est né en avril. Celui qui a fêté ses 81 printemps le mois dernier est né à Bombay en Inde mais possède également des origines perses.
“Je suis surtout Indien. Perse cela signifie que mes arrières-arrières-arrières… grands-parents se sont réfugiés en Inde lorsque les Arabes ont envahi l’Iran. Et comme ils le font maintenant, à l’époque ils voulaient convertir tout le monde à ‘islam, et ils ont réussi. Nous sommes donc des Perses en Inde mais cela date de milliers d’années”, a-t-il expliqué à i24NEWS.
Interrogé sur son sentiment d’appartenance à Israël, Metha a répondu que “nous sommes tous d’une certaine façon asiatiques. Donc quand je suis arrivé en 1961, j’ai eu une immédiate complicité avec les gens mais surtout avec les musiciens”.
Sous la direction de Zubin Mehta, l’Orchestre symphonique et le chœur de Sarajevo avait interprété en 1994 le Requiem de Mozart dans les ruines de la Bibliothèque nationale de Sarajevo puis en 1999, il avait dirigé la Deuxième Symphonie “Résurrection” de Mahler, près du camp de concentration de Buchenwald dans la ville allemande de Weimar.
“Nous devons utiliser la musique pour des projets de paix, de rassemblement. Partout dans le monde les gens vivent les uns à côté des autres dans le conflit. (…) On essaie avec la musique de rassembler ces gens… Je l’ai fait au Cachemire il y a deux ans: des Hindous et des Musulmans assis ensemble pour écouter de la musique. Je n’ai pas changé la politique du Cachemire -bien sûr- mais pendant deux heures et demie, ils ont écouté du Beethoven, du Tchaïkovski et sont retournés chez eux en souriant”, a-t-il conclut.
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