Israël est un pays cher. Au coeur de cee problématique, l’immobilier bat tous les records. Et les choses ne sont pas près de s’arranger. Voici pourquoi.
S’il est un problème devant lequel olim et tsabarim sont à égalité en Israël, c’est bien celui du prix des logements à l’achat. Et si, dans les autres pays du monde, on a tendance à dire qu’après une période d’inflation, les prix se stabilisent, rien de tel ne devrait se produire ici. ” Les prix vont continuer à flamber. Dans 10 ans ans, un 4 pièces à Tel Aviv coûtera 15 millions de shekels”, nous annonce Joël Burstein, promoteur immobilier et avocat spécialisé en droit de la construction. ”Et les différentes politiques publiques n’y changeront rien. Ce ne sont que des pansements sur un cancer. Le gouvernement a tenté de mettre en place des freins fiscaux aux achats comme simples investissements pour aider les primo-accédants. Mais cela ne devrait pas entrainer une forte baisse de la demande puisque justement 85% des achats proviennent de jeunes couples ou de familles qui ne veulent pas investir mais vivre dans l’appartement”.
Alors pourquoi est-il aussi complexe d’enrayer cette hausse des prix qui laisse tout le monde stupéfait ?
D’abord, la loi de l’offre et de la demande est particulièrement défavorable aux acheteurs. En Israël, on construit peu, en tout cas trop peu pour satisfaire tout le monde. ”La démographie ne cesse d’augmenter et les terrains ne sont pas extensibles”, explique Joël Burstein. ”L’Etat qui est encore propriétaire de nombreux terrains vacants, préfère les écouler au compte-gouttes pour ne pas griller ses cartouches et ne plus rien avoir à céder dans 10 ans ou dans 30 ans”.
Autre problème, Israël n’est pas uniquement le terrain de jeu immobilier des Israéliens. Le pays attire des propriétaires du monde entier, des juifs aisés qui, après deux années de crise, comptent bien se rattraper et investir en Israël pour y avoir un pied à terre. ”Ceux-là sont riches et font encore grimper les prix”. Sans parler des gros ”exit” du high-tech israélien. Des jeunes entrepreneurs se retrouvent avec des centaines de millions de shekels et les investissent dans le logement.
Enfin, mais la liste n’est pas exhaustive, Israël est un pays dans lequel la propriété est sacrée. ”Là où en Suisse, par exemple, les habitants sont à majorité locataires, en Israël la propriété est un passage obligé”.
Eve Boccara
Article paru dans Actualité Juive numéro 1646