Comment ne pas être interpellée par une telle « Love-story » ?
Comment cette histoire est-elle vécue dans le pays du « Cantique des cantiques » ?
Rappelons-nous ce qui semblait alors admis dans ce « Poème des poèmes », rappelons-nous à qui étaient dédiés ces vers dont celui-ci :
« Il me baisera des baisers de sa bouche ; oui, tes étreintes sont meilleures que le vin. »
Et oui, ce qui pourrait poser question aujourd’hui, l’héroïne de ce merveilleux poème n’était pas la blancheur personnifiée !
« Moi, noire, harmonieuse, filles de Ieroushalaîm, comme tentes de Qédar, comme tentures de Shelomo. Ne me voyez pas, moi, la noirâtre : oui, le soleil en moi s’est miré. Les fils de ma mère ont brûlé contre moi; ils m’ont mise gardienne de vignobles. Mon vignoble à moi, je ne l’ai pas gardé ! Rapporte-moi, toi que mon être aime, où tu pais, où tu t’étends à midi ; car pourquoi serais-je comme affublée, auprès des troupeaux de tes amis ? »*
Et bien il semblerait que les franco-israéliens toujours concernés par la France, défenseurs de la démocratique déclaration de « Liberté-Egalité-Fraternité », pays qui les vit naître et plus pour beaucoup d’entre eux, il semblerait que tous ces encore français réunis ce jour-là pour voter l’ait oublié !
Autour de moi le discours, calme, réfléchi, plein de bon sens ou totalement passionné, voire échevelé aurait pu être tenu n’importe où ! A savoir les entendre s’interroger non plus sur la couleur de la peau mais sur l’âge de la « kala », (l’épousée).
Et d’argumenter :« Nier l’importance de la vie privée d’un homme quel qu’il soit, ne pas admettre l’influence de la compagne qu’il s’est choisie, refuser d’admettre quelle victoire une telle décision parfois peut représenter, exclure d’en tirer les conséquences, serait une grave erreur !
C’est pourquoi il leur semble légitime de se documenter sur le parcours affectif de tout personnage politique en général et de celui qui caracole en tête du premier tour des présidentielles en particulier, d’autant que nouveau venu, il n’est guère familier dans un paysage politique qui jusque-là reprenait plus souvent qu’à son tour les mêmes et s’offrait le luxe de recommencer…
Et ces réflexions (« internationales ? ») de se poursuivre…
« Et il faudrait admettre que l’éventuel Président de la République française soit, ( héros ou victime) l’un des termes d’une histoire d’amour tout à fait hors normes : Une femme de 24 ans l’ainée de son conjoint…
Que n’aurait-on dit, que ne dit-on lorsque c’est l’homme qui porte, (fringant ou pas !), quelques vingt ans de plus qu’épouse ou maîtresse ?
Rien, ou presque rien, cette différence d’âge n’ayant plus rien d’étonnant de par le nombre même d’exemples qui ont déjà fait fleures.
L’inverse, en revanche, si ce n’est du jamais vu, est encore du domaine du beaucoup plus rare.
Et s’il est vrai que tomber amoureux de son professeur est courant, et relativement admissibles que suivent des épousailles lorsque le professeur est l’homme, quel étonnement lorsque ose faire de même un couple dont la femme est l’enseignante et le garçon l’élève !
Et, c’est donc ici, en Israël, sous un chaud soleil en avance sur la saison, devant pita-houmous et thé nana, que commentaires de se répandre, grandir, se déformer au gré des aspirations politico-philosophiques de chacun pour devenir potins, commérages, ragots de quartier, voire calomnie (quant à l’éventuelle appartenance sexuelle du candidat, explication d’un tel mariage)
… ici en Israël comme partout lorsque décision politique est mise au vote. Enfin, je suppose !
*Traduction d’André Chouraqui.