Après des hauts responsables iraniens qui ont menacé ces derniers jours de « conséquences très graves », c’est le président iranien en personne, le « modéré » Hassan Rohani, qui a lancé mercredi un avertissement au Conseil de sécurité de l’Onu: si l’embargo sur les ventes d’armes à l’Iran et les exportations iraniennes d’armement n’est pas levé au mois d’octobre prochain, comme le prévoient les Accords de Vienne de 2015, « l’Iran réagira de manière terrible ».
Cinq ans ont passé depuis la signature de ces accords catastrophiques dont l’ancien président américain Barack Obama et ses complices de l’époque se vantent encore aujourd’hui. Selon les clauses de ces accords, l’embargo sur les achats d’armement décrété par le Conseil de sécurité de l’Onu dans sa résolution 2231 devrait prendre fin le 18 octobre (excepté les exportations de missiles qui sont interdites jusqu’en 2023). Mais sur pressions américaines et au vu de l’attitude du régime des mollahs dans la région et de la poursuite de son programme nucléaire, le Conseil de sécurité envisage de discuter de la prolongation éventuelle de cet embargo.
La résolution 2231 adoptée par le Conseil de sécurité conditionnait notamment la fin de l’embargo à un avis positif de l’Agence internationale de l’énergie atomique comme quoi l’Iran avait rempli ses obligations quant à son programme nucléaire. On en est loin.
Il y a deux jours, le secrétaire du Haut Conseil de la Sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani avait menacé d’annulation totale de l’Accord de Vienne si l’embargo n’est pas levé à la date prévue. Il avait accusé les Etats-Unis « d’utiliser le ‘virus’ des sanctions pour redonner du tonus à son hégémonie décadente ». Ali Shamkhani avait également dénoncé la décision de l’Allemagne de déclarer le Hezbollah hors-la-loi sur son territoire.
Le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabei, avait quant à lui averti que si les Etats-Unis réussissaient à faire prolonger l’embargo, cela n’aurait pas uniquement des conséquences graves sur l’accord lui-même mais également « sur la sécurité et la stabilité de toute la région ». Sans sourire, le porte-parole avait indiqué qu’une telle décision du Conseil de sécurité « porterait atteinte à la fiabilité et à la validité des accords internationaux ».
Téhéran a indiqué son intention de se concerter avec les autres pays signataires de l’Accord de Vienne pour tenter de contrecarrer les démarches américaines. Pour Moscou, la résolution 2231 doit être appliquée à la lettre et il n’y aucune raison de prolonger l’embargo. Il faut dire que Téhéran attend avec impatience la livraison par la Russie d’avions de combat et de missiles antiaériens très performants…
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