Lotem Guefen
Co-fondatrice de l’association « Maala »
Lotem Guefen et Rivka Ben Yaakov ont toutes les deux commencé une « vie normale » : se marier, fonder une famille. Puis, un jour, les choses ont pris un tournant différent. Elles se sont retrouvées mères célibataires après avoir divorcé. De leur expérience personnelle, elles ont compris l’importance de fonder une association qui soutienne les mères qui élèvent leurs seules enfants, qu’elles soient divorcées, veuves ou que leur mari soit subitement tombé gravement malade.
« Notre association existe officiellement depuis un an. Nous avons pour objectif de fournir aux mères seules le soutien et l’assistance dans tous les domaines nécessaires, et nous savons qu’ils sont nombreux. Dans 97% des cas, les familles monoparentales sont des femmes qui assument seules toute la gestion du foyer et l’éducation des enfants. Dans le cas de divorce il n’arrive, en effet, que rarement que les pères soient d’accord pour assumer tout cela. Même pour qu’ils gardent les enfants une à deux fois par semaine, certaines femmes doivent se battre… Les activités que notre association propose dépendent évidemment des budgets que nous réussissons à obtenir de dons privés. Nous donnons aux femmes seules tous les outils nécessaires pour surmonter la période difficile qu’elles vivent. Nous organisons aussi des ateliers, des activités mères/enfants, ainsi que des shabbat ».
« Aujourd’hui, ces femmes ont moins à se cacher qu’auparavant, on commence à pouvoir parler plus librement de la situation de mère célibataire. Néanmoins, dans certains cas, et notamment dans les milieux religieux, le sujet reste encore tabou. Nous, avec notre association, voulons inciter les Rabbins et hommes publics, à s’asseoir au sein d’un forum afin de discuter de ces questions et de ne plus en faire des sujets de honte. Les femmes assument davantage leur statut, elles ne cherchent plus à se remarier au plus vite. C’est une bonne chose de refaire sa vie, mais il ne faut pas le faire dans la précipitation pour corriger un état que l’on n’assume pas. Il faut le faire pour les bonnes raisons et après avoir pris le temps de se retrouver ».
« Avec « Maala », nous offrons aux femmes la possibilité d’échanger sur leur situation, sur l’éducation des enfants, sur des trucs, des astuces pour affronter le quotidien. Notre association accueille des femmes de tous les âges, avec des enfants de tous les âges (de 2 à 10 enfants par femme) et qui vivent seules depuis peu de temps ou depuis plusieurs années. Parallèlement à notre activité sur le terrain auprès de ces femmes, nous agissons sur les plans juridique et politique. Nous allons régulièrement à la Knesset pour tenter de faire avancer des lois en faveur des mères seules. La mère est la base de la cellule familiale, si elle va bien, si elle est droite dans sa tête et bien dans sa peau, alors tout le reste suit. Au sein de « Maala », c’est ce que nous voulons procurer aux mères : pouvoir se reconstruire, se ressourcer pour aller de l’avant et transmettre un état d’esprit positif à leurs enfants. Ce n’est pas par hasard que le nom de notre association est constitué des initiales (en hébreu) de « Cercle source de force pour la mère indépendante ». Cette indépendance nous est chère, dans le sens où il est important que chaque mère sache qu’elle a les forces pour continuer à construire une vie riche et à donner le meilleur à ses enfants ».
Le 08 septembre prochain Maala organise un grand évènement qui s’adresse « à toutes les femmes qui se sentent concernées par le sujet ». Il s’agit d’une période où les femmes ont besoin de prendre un bol d’air : juste après les deux mois de vacances et juste avant le marathon des fêtes. Cette soirée est programmée pour le leur donner !
Pour plus de renseignements : Lotem 050-6515123, Rivka 054-8515142
Sur FB : מעל”ה – מעגלי עוצמה לאם העצמאית
Soirée le mardi 08/09 à partir de 19h au théâtre Gérard Bahar, 11 Rehov Betsalel, Jérusalem
Carine Chemouni
Association Ahdout ve Hessed
L’association Ahdout ve Hessed existe depuis une année. Elle a pour objectif de venir en aide aux familles en difficulté à Ashdod. Au fur et à mesure de leurs activités, l’association s’occupe de plus en plus de mères seules. Carine Chemouni explique comment Ahdout ve Hessed leur vient en aide et nous fait part de sa colère face au manque de soutiens dont souffrent ces mamans.
« Nous nous occupons d’une vingtaine de mères célibataires, pour la plupart divorcées. Beaucoup ne vivent que sur l’aide du Bitoua’h Leumi qui est de 2500 à 2800 shekels par mois ! Certaines sont gravement malades, d’autres ont des enfants handicapés. Le tableau est noir… Ces femmes sont tout le temps seules et ne bénéficient d’aucune aide publique. Il suffit qu’elles touchent une petite pension de leur ex-mari et elles ne peuvent même plus prétendre à un logement social ! Elles ont tout juste de quoi payer leur loyer, elles ne peuvent donc pas faire garder leurs enfants, ne peuvent pas travailler ; c’est un cercle infernal. Ces femmes ne vivent pas, elles survivent » !
« Nous leur fournissons, comme à toutes les familles de notre association, des repas chauds de septembre à juin et des paniers alimentaires une fois par semaine les mois d’été. Il nous arrive aussi de participer au paiement des factures ou du loyer, comme pour cette femme seule avec 4 enfants, à qui le gaz avait été coupé ! La lueur d’espoir, au moins dans le monde francophone, est la solidarité qui se manifeste envers ces mères. Mais ce qu’elles vivent est très difficile et elles font preuve d’une force inouïe pour continuer et ne pas montrer leurs souffrances à leurs enfants ».
Pour plus de renseignements : Carine 054-8382235