Le député Elie Avidar va-t-il devenir le prochain « os » pour la coalition au pouvoir ? Anciennement membre d’Israël Beiteinou, il avait annoncé il y a quelques semaines à Avigdor Lieberman qu’il quittait le parti pour devenir autonome à la Knesset, un élément très important lorsque l’on sait que la majorité gouvernementale ne tient qu’à une voix.
Elie Avidar a demandé à la direction de la coalition de renoncer au projet d’amendement du ministre de la Justice Gideon Saar, sur la scission au sein des partis politiques. Jusqu’à présent, pour qu’un groupe de députés puisse se scinder du parti dont ils sont membres pour former un nouveau groupe à la Knesset ils doivent constituer au moins un tiers du parti d’origine. Gideon Saar propose qu’il suffirait de quatre députés, quelle que soit la taille du parti à la Knesset. L’idée sous-jacente du ministre est cependant limpide et elle poursuit deux buts : affaiblir le Likoud et attirer quatre députés de ce parti qui pourraient remplacer ceux de Ra’am au cas où le parti islamique claquait la porte pour faire tomber le gouvernement. En l’état actuel de loi, il faudrait que dix députés Likoud fassent sécession pour former un groupe distinct, puisque ce parti dispose de 30 députés. Un scénario totalement improbable.
Elie Avidar a prévenu qu’il votera contre un tel texte s’il était finalement proposé au vote des députés car selon lui ce serait contraire à une culture politique saine, et cela augmenterait les risques de corruption politique, « un phénomène auquel le ‘camp du changement’ prétend vouloir mettre fin », souligne le député qui a fait remarquer que rien n’empêche des députés de l’opposition d’un parti de voter de temps en temps avec la coalition pour des raisons idéologiques ou de conscience.
Cet amendement a en effet reçu le surnom de « loi des déserteurs ». Sans sa voix, le texte de Gideon Saar ne pourrait pas passer.
Photo Noam Revkin Fenton / Flash 90