Face au « risque » de voir disparaître les partis situés à la gauche de Bleu-Blanc, les dirigeants des différents partis tentent de trouver une formule d’union générale au sein d’un bloc de gauche. Mardi, c’est Amir Peretz, président du Parti travailliste-Gesher qui « mettait sur la table » une feuille de route permettant une telle alliance.

Mercredi, la président de Bleu-Blanc Benny Gantz a rencontré Amir Peretz. Après leur entrevue, le président d’Avoda-Gesher a déclaré: « J’ai présenté à Benny Gantz la feuille de route pour la création d’un gouvernement qui ne se suffira pas de remplacer Binyamin Netanyahou mais opérera un tournant politique majeur. La balle est désormais dans le camp de Bleu-Blanc. Je veux m’assurer que lorsqu’il y aura alternance il s’agira un véritable tournant vers l’espoir. C’est pour cela qu’il ne faut perdre aucune voix lors des prochaines élections. Les responsables de Bleu-Blanc doivent choisir qui sont leurs partenaires réels: Avoda-Gesher en vue d’un gouvernement d’espoir et de vrai changement ou bien un gouvernement avec des partenaires de droite politique et capitaliste qui votera des coupes budgétaires et annexera des territoires(…)Nous avons convenu d’étudier toutes les possibilités de pouvoir obtenir 61 sièges sans Lieberman ».

Un peu plus tard, Benny Gantz est allé rencontrer son homologue du Camp Démocratique Nitzan Horowitz. Ce dernier a appelé Benny Gantz à affirmer publiquement que sans union à gauche, Binyamin Netanyahou « risque » de remporter les prochaines élections. Horowitz a dit à Benny Gantz qu’une union entre le Camp Démocratique et le parti Avoda-Gesher était de l’ordre du possible, et qu’à partir de là, cette union pourrait sceller une alliance électorale avec Bleu-Blanc. Le président du Camp Démocratique s’est dit « réjoui » d’avoir vu Benny Gantz abonder dans son sens.
Lors de leur entrevue, Benny Gantz et Nitzan Horovitz ont également convenu d’agir ensemble de toutes leurs forces sur les plans juridique et politique pour obtenir la réunion d’une commission parlementaire de la Knesset afin de barrer la route à l’immunité demandée par Binyamin Netanyahou.
Une union entre Bleu-Blanc et les partis situés à sa gauche poserait quand même un dilemme tactique à Benny Gantz: depuis la création de cette structure politique hétérogène, ses dirigeants ne cessent de clamer qu’il s’agit d’un « parti centriste ». Une alliance avec le Parti travailliste-Gesher et surtout avec le Camp Démocratique dans lequel Meretz est l’élément central poserait un sacré problème et ferait fuir des électeurs du centre ou du centre-droit qui ont voté Bleu-Blanc lors des dernières élections. Sans parler de la position inconfortable de députés tels que Moshé Yaalon, Yoaz Hendel ou Tsvi Hauser.
Mais lorsqu’il s’agit de faire tomber Binyamin Netanyahou…
Photo Moshé Shaï / Flash 90