Les élections à mi-mandats aux Etat-Unis sont toujours un test pour l’Administration en place et entraînent presque régulièrement un revers plus ou moins important pour le pouvoir. Ces élections de 2018 étaient d’autant plus critiques que le président Donald Trump en avait fait un référendum pour sa politique et même sur son style présidentiel et s’était investi personnellement dans la campagne comme rarement un président américain l’a fait. Preuve en est, dans tous les Etats où il est venu pour soutenir les candidats républicains, ces derniers l’ont emporté, avec le symbole du Texas, où le sortant Ted Cruz était menacé par Beto O’Rourke.
Les résultats – presque définitifs – indiquent que les Démocrates remportent la Chambre des représentants, mais n’arrivent pas à mettre la main sur le Sénat, principal centre de pouvoir du Congrès. Ainsi, même s’il « perd des plumes », Donald Trump peut se targuer que ces premières élections qui ont suivi la sienne n’ont de loin pas amené le désaveu cinglant de sa politique et de son style, souhaité par les Démocrates et les médias, et au-delà d’eux, tous ceux qui haïssent le président américain à travers le monde et notamment en Europe.
Les deux années qui viennent seront sans doute plus difficiles pour le président américain, mais pas dans les grandes orientations de sa politique. La Chambre des représentants à majorité démocrate ne manquera certes pas de lui mettre des bâtons dans les roues et de lui chercher des noises, mais l’Administration présidentielle ajoutée au Sénat républicain ne sera pas paralysée. Par ailleurs, le président Trump cherchera sans doute des voies de coopération avec les Démocrates sur certaines questions plus consensuelles.
Ce succès relatif de Donald Trump le confortera sans doute sur le plan politique s’il décide de se présenter à sa propre succession en 2020, surtout si l’économie américaine continue à prospérer comme elle le fait depuis qu’il est arrivé au pouvoir et a mis en place une politique volontariste qui a créé de très nombreux emplois.
Sur le plan de la politique étrangère, et notamment au Proche-Orient, ces élections ne devraient pas avoir d’impact majeur, grâce au Sénat resté républicain.
En résumé, soulagement dans les deux camps rivaux qui peuvent chacun crier victoire: les Démocrates reprennent du poil de la bête en devenant majoritaires à la Chambre des représentants et les Républicains peuvent respirer: il n’y a pas eu de vague bleue généralisées au Capitole.
Quant au président Trump, il sort quelque peu renforcé dans sa stature et surtout rassuré: la procédure « d’impeachment » (procédure d’éviction) que souhaitaient ses opposants aux Etats-Unis comme en Europe ne pourra pas avoir lieu, nécessitant une démarche conjointe des deux chambres.
Le président Trump a téléphoné à Nancy Pelosy, candidate démocrate à la présidence de la Chambre des représentants pour la féliciter du succès de son parti dans la chambre.
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