Chaque année, lors des cérémonies de commémoration de l’assassinat d’Itshak Rabin, la gauche israélienne met en avant « l’héritage Rabin » qui serait selon elle son « testament politique » qui serait la seule manière de résoudre le conflit israélo-palestinien. Mais le temps passe, et de plus en plus de gens, y compris à gauche, se rendent compte que ces accords n’ont rien donné, pire que cela, ils ont coûté un prix énorme à l’Etat d’Israël, en vies humaines, en argent et en marge de manoeuvre politique.
Rares sont pourtant les personnalités politiques de gauche à reconnaître l’échec patent de ces accords signés par le tandem Rabin-Pérès avec des « partenaires » qui entendaient utiliser le processus de paix non pas comme un but en soi mais comme un autre moyen de combattre Israël. Ce qui fut d’ailleurs « réussi ».
Dimanche soir s’est tenue au Centre de l’Héritage Menahem Begin la soirée de lancement du livre de l’ancien ambassadeur Yehouda Avner, intitulé « Monsieur le Premier ministre: dans les coulisses du leadership israélien ». Dans ce livre qui reprend le titre du best-seller The Prime Ministers, Yehouda Avner raconte son expérience de conseiller proche, de rédacteur de discours et d’émissaire diplomatique de quatre Premiers ministres israéliens: Lévy Eshkol, Golda Meïr et Itshak Rabin.
Lors de la table ronde, le député travailliste Eitan Cabel a abordé Itshak Rabin et les accords d’Oslo: « Tel que je connaissais Itshak Rabin, s’il avait su quel prix Israël allait devoir payer à cause de ces accords, ils ne les aurait jamais signés tels qu’ils étaient. Plus que cela, lorsque l’on mène des négociations, on le fait en pensant que les deux parties feront tout pour assurer un avenir meilleur (…) Ce sont des propos pas faciles à dire, mais je pense que si l’on avait su avant….(…) Le prix a été trop lourd ».
On le savait avant, Monsieur Eitan Cabel, beaucoup ont averti, tant dans l’échelon politique que militaire. Mais les artisans d’Oslo que furent Yossi Beilin, Ouri Savir, Ron Pundak et autres Yaïr Hirschfeld étaient aveuglés par leur idéologie naïve autant que dangereuse.
Mais vous avez au moins le mérite de le reconnaître, ce que de trop rares de vos compagnons politiques ont eu le courage de faire.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90
Il est temps que la gauche toute entière soit honnête et fasse son mea culpa et reconnaise ses torts. Cela ne pourra que lui faire du bien dans tous les sens du terme.