On a entamé le grand saut qui nous fait passer des jours graves d’avant Ticha Beav aux jours plus gais, plus paisibles, plus chantants de Tou beav. La tête est plus libre de penser aux vacances, la musique peut reprendre sa place, sans retenue même si, bien sûr, l’espoir de reconstruire le Troisième Beth Hamikdach ne nous quitte jamais.
Voilà soudain tout un peuple qui sillonne sa terre dans tous les sens, comme dans une méga chasse au trésor. Chaque famille va œuvrer pour trouver le sien, son bonheur. La magie est là, devant nous. Une fois de plus, nous nous laissons surprendre par un paysage jusque-là inconnu, ou même par la révélation d’une nouvelle personne, parfois si proche de nous, bref cette période est propice à l’évolution personnelle, sociale ou familiale. Et dire que Moshé Rabbenou lui-même a dû supplier (Vahethanane) Hashem pour pouvoir fouler, ne serait-ce qu’une seule fois, la terre promise, la terre de ses rêves… Oui, il a eu le mérite d’y conduire tout le peuple, mais lui-même n’a même pas eu droit à un simple visa. Juste un regard, depuis le haut de la montagne, en consolation. Pourquoi ? C’est un sujet qui mérite une vraie étude approfondie, la réflexion est passionnante. D-ieu a préféré un nouveau leader, plus jeune, et surtout… qui n’avait pas connu l’Égypte, donc sans l’empreinte des années de servitude ni la passivité dans le désert, les yeux rivés sur le ciel. Oui, sans ce tartre accumulé, qui finalement entraîne un sentiment permanent de culpabilité face aux autres peuples et qui empêche de se sentir libre de parler, de penser et surtout d’agir sans complexe.
Ce qui se passe aujourd’hui face à l’Iran nous le démontre bien. Alors que les pays européens font la queue aux portes d’entrée du grand supermarché perse, voilà que Mister John nous pointe d’un doigt accusateur, en nous faisant écouter la voix de son maître. Il nous avertit d’abord de nous tenir bien tranquilles sans attaquer, sous peine de représailles… de qui et sur qui ?… M. Kerry a su nous faire passer de l’allié, ami et fiable, à l’ennemi du moment qui devient presque dangereux pour la démocratie américaine et la stabilité du monde. Du coup l’Israël d’aujourd’hui, c’est finalement l’Iran et la Syrie d’hier, qui eux se sont rapprochés, grâce à la candeur européenne, de la capitulation.
Seul un leader fort du peuple juif peut lutter et combattre ce système pernicieux, ‘’galouteux’’, qui encense les mauvais et menace les bons. Je ne citerai que les paroles d’un homme « éclairé » dans son bunker, Assad, qui a osé montrer le bout de son nez devant l’euphorie de l’accord de Munich… pardon, de Vienne.
« Cet accord qui symbolise une énorme victoire pour le peuple iranien, prouve combien il est nécessaire d’agir avec détermination, de rester concentrés sur son objectif jusqu’au bout. Voici la preuve flagrante qu’il n’y a pas de place pour les concessions ».
Et il a raison, son message a été transmis à tous les peuples de la région qui sauront sans aucun doute copier sur les maîtres en négociation face à l’Occident…
Est-ce que nous saurons aujourd’hui, nous, peuple juif, être digne de tous ceux qui ont œuvré pour nous livrer cette terre promise, depuis des millénaires jusqu’à nos jours, et en tirer les bonnes leçons, dix ans après la destruction du Goush Katif ?
Avraham Azoulay