Le parti Yamina a annoncé dimanche midi sa décision de siéger sur les bancs de l’opposition. Naftali Benett a dit non aux toutes dernières propositions du Likoud qui étaient les suivantes: ministères de l’Education et de Jérusalem, un poste de vice-ministre, la responsabilité des Départements du repeuplement et du Sherout Leoumi et la présidence de la commission des Lois ainsi que celle de l’Intégration et de l’alya pendant un tiers de mandature.
Dans son communiqué, le parti sioniste-religieux annonce « qu’il servira le pays depuis l’opposition » et explique ses motifs: « La décision a été prise à la foi au vu de la composition du prochain gouvernement et la politique qui s’avérera être une politique de gauche sous la direction de Binyamin Netanyahou et également face à la manière méprisante avec laquelle Binyamin Netanyahou a considéré Yamina et ses électeurs dans le cadre des pourparles de gouvernement ».
Le parti sioniste-religieux dit « vouloir se préparer pour l’après-Netanyahou » et constituer « une opposition et une alternative de droite authentiques, qui ne cédera pas le système judiciaire à la gauche pour les besoins d’une survie personnelle, qui ne rampera pas devant le Hamas et Abou Mazen, une droite qui sera engagée dans le repeuplement juif, qui ne vendra pas l’économie du pays à Amir Peretz et à la Histadrout et qui ne baissera pas les bras face aux clandestins venus d’Afrique ».
Dans son communiqué, Yamina dit toutefois « ne pas regretter d’être resté indéfectiblement fidèle au bloc de droite depuis une année » et précise que le parti votera avec le gouvernement au cas par cas, comme par exemple sur l’extension de la souveraineté. Le parti appelle Binyamin Netanyahou à prendre en compte les intérêts du sionisme religieux durant son mandat comme il l’a promis durant les campagnes électorales.
Tout le monde n’a pourtant pas été du même avis quant à cette décision. Ayelet Shaked s’était opposée à sa publication, estimant qu’une fois rendue publique elle était sa sans possibilité de retour en arrière. Ce qui fait dire à certains analystes que cette annonce pourrait aussi être un dernier levier de pressions exercé sur le Premier ministre. Un élément qui va dans ce sens: une réunion du parti a été fixée pour 17h00.
Le Likoud a vivement réagi à cette annonce: « Yamina a obtenu une offre très généreuse qui dépasse en proportion sa taille électorale. Malheureusement, à cause des lutte internes entre les quatre dirigeants pour l’attribution des ministères, Yamina a repoussé les offres les unes après les autres. Actuellement, à la veille de l’extension de la souveraineté en Judée-Samarie, ne pas entrer dans le gouvernement est une preuve d’irresponsabilité face au Camp national. C’est le premier gouvernement dans l’histoire de l’Etat d’Israël qui va étendre la souveraineté et il est regrettable que Yamina n’en fasse pas partie uniquement à cause de ses querelles internes. Nous voulons encore espérer que ce parti se ressaisisse, fasse preuve de sens des responsabilités nationales et entre dans ce gouvernement qui mettra en oeuvre cette démarche historique ». Et repoussant les critiques de Yamina sur la couleur politique du futur gouvernement, le Likoud écrit: « Et si Yamina avait obtenu un ministère de plus, cela aurait-il été davantage un gouvernement de droite à leurs yeux? ».
Si cette décision se confirme, les responsabilités de cet échec seront partagées. Avec six députés et quatre dirigeants (dont trois ministres), Yamina ne pouvait prétendre à plus de deux ministères. Mais d’un autre côté, on ne peut pas nier la différence criante de traitement faite par le Premier ministre entre les partis orthodoxes, qui ont obtenu tout ce qu’ils exigeaient sans avoir besoin de batailler, et Yamina qui a été le dernier à être contacté et auquel a été proposé ce qui restait.
Calcul politique froid oblige, Binyamin Netanyahou sait très bien qui sera fidèle à la droite quoi qu’il arrive et à l’inverse qui ira avec celui qui lui offrira le plus. En postes-clé et en budgets.
Photo Flash 90
Bennett aurait dû choisir parmi les postes proposés : l’éducation et Jérusalem, la commission des lois: Yamina aurait pu exceller. Dommage de sortir complètement du Gouvernement
Encore un chantage politique.