L’historien israélien francophone Dr. Yossef Sharvit, de l’Université de Bar-Ilan, estime que les propos du Premier ministre Binyamin Netanyahou ont rendu service à l’Histoire de la Shoah. « Au-delà des imprécisions », estime-t-il, »les propos du Premier ministre ont de l’importance car il a mis en évidence le rôle central du mufti de Jérusalem Hadj Amin Al-Husseini dans l’Histoire de la Shoah ». Le Dr. Sharvit note que le rôle du mufti dans la Shoah a été minimisé et même occulté durant des années dans l’historiographie de la Shoah.
Il rappelle que lors de leur rencontre en 1941, Hadj Amin Al-Husseini avait dit à Hitler qu’il y a une ressemblance saisissante entre le nazisme et l’Islam. Durant la 2e Guerre, à part la création d’une division nazie musulmane, le mufti a animé une radio à Berlin depuis laquelle il diffusait son venin pronazi et antisémite. Mais surtout, rappelle le Dr. Sharvit, le mufti de Jérusalem préparait minutieusement l’extermination des Juifs de Palestine qu’il espérait pouvoir accomplir après l’entrée des troupes de l’Afrikakorps commandées par le général Erwin Rommel. Mais la défaite de Rommel face au général britannique Montgomery à El-Alamein en novembre 1942 avait brisé les espoirs du mufti et sauvé le Yishouv.
Fait trop oublié également, le Dr. Yossi Sharvit rappelle que le mufti de Jérusalem eut aussi sa part de responsabilité dans les persécutions subies par les Juifs dans certains pays arabes où des politiques antisémites commencèrent à être appliquées comme en Europe.
Dr. Sharvit conclut en remerciant le Premier ministre qui « malgré les imprécisions historiques a remis le rôle du mufti de Jérusalem au centre de l’intérêt historique ».
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