Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Binyamin se sont entretenus en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Avant cette rencontre, le chef du gouvernement israélien avait eu une discussion en tête à tête très amicale avec le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
A la demande du chef du gouvernement israélien, l’entrevue avec Donald Trump s’est déroulée entre quatre yeux. Avant leur entretien, les deux dirigeants ont fait des déclarations devant les journalistes.
« Qu’il est magnifique d’être en compagnie de Binyamin Netanyahou et de son équipe » a « attaqué » d’emblée le président américain. Il a poursuivi: « Nous avons beaucoup de choses à discuter ensemble. Le Premier ministre m’a remercié d’avoir transféré l’ambassade à Jérusalem. Ce fut une décision controversée mais en fin de compte ce fut très positif. Nous allons parler armée et commerce. Nous sommes très favorables à ce qu’Israël fait pour se défendre. Ils (les ennemis) sont agressifs et Israël n’a d’autre choix que d’être agressif également. Il s’agit d’une région du monde très difficile. Nous sommes avec Israël à 100% ».
Sur la crise entre Israël et la Russie, Donald Trump n’a pas souhaité s’étendre, indiquant « qu’il n’était pas au fait de tous les détails » mais a précisé qu’il était prêt à s’en entretenir avec le président Poutine si cela pouvait aider.
Donald Trump a ensuite abordé le volet israélo-palestinien: « Israël et les Palestiniens veulent avancer et faire quelque chose. J’ai ôté un important dossier de la table et nous devrons élaborer une solution honnête. Israël a obtenu un cadeau et devra faire un geste vers l’autre partie. Par ailleurs vous savez que nous versions 550 millions de dollars par an à l’Autorité Palestinienne et maintenant nous ne versons plus rien. Durant des années, les dirigeants palestiniens s’en sont pris à nous ». Voulant sans doute faire un geste en direction de Mahmoud Abbas, le président américain a déclaré pour la première fois que la solution de deux Etats était la meilleure à ses yeux. Concernant son fameux plan, il a dit: « Nous avons une idée en tête. Les choses avancent et je veux un plan bien ficelé et approuvé par les deux parties. Je pense publier mon plan d’ici deux à trois mois. C’est une situation compliquée mais je pense que nous avons mis au point des idées géniales qui n’ont jamais été étudiées par le passé. Mais je le répète, il faudra que ce plan soit accepté par les deux parties ».
Le Premier ministre israélien a pris la parole après lui: « Merci Monsieur le président et il s’agit d’un remerciement à plusieurs niveaux. Merci pour vos propos forts sur l’Iran lors de votre discours devant l’Assemblée générale de l’ONU. Vous accompagnez vos déclarations de décisions concrètes et je crois que les nouvelles sanctions américaines commencent à freiner la machine à sous iranienne destinée à son hégémonie au Moyen-Orient. Nous vivons dans cette région avec tous les dangers que cela comporte. Je vous remercie pour votre soutien à l’ONU. Aucun président n’a jamais pris la défense d’Israël dans ce forum autant que vous et nous vous en sommes très reconnaissants. Je vous remercie aussi pour votre soutien dans notre politique de légitime défense. Tout le monde doit comprendre qu’Israël fera tout ce qui est nécessaire pour se prémunir de l’agressivité iranienne en Syrie, au Liban ou partout ailleurs (…) L’alliance entre Israël et les Etats-Unis n’a jamais été aussi forte, et surtout sous votre présidence et je compte travailler très étroitement avec vous et votre administration.
L’entretien privé entre les deux hommes a duré pendant une heure et demie. Le Premier ministre israélien doit encore notamment rencontrer le président guatémaltèque Jimmy Morales, le président polonais Andrzej Duda, le président égyptien Abd El-Fatah A-Sissi et le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Lors de cet entretien, Sebastian Kurz demandera officiellement à Binyamin Netanyahou de lever le boycott israélien sur le parti d’extrême droite autrichien FPÖ dirigé par Heintz-Christian Strache, membre de la coalition gouvernementale. Ce parti au passé nettement pronazi a procédé à son aggiornamento et est aujourd’hui l’un des partis les plus pro-israéliens d’Europe. Un compromis semble ses dessiner en acceptant la venue en Israël de la ministre autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl qui n’est pas membre du parti FPÖ.
Photo Kobi Gideon / GPO