Des dizaines de milliers de personnes manifestent à travers le pays contre le gouvernement et en faveur du retour des 59 otages restants à Gaza. Les protestataires mobilisés à Jérusalem, Haifa, Tel Aviv, Herzliya ou Beersheva dénoncent les procédures engagées par Benjamin Netanyahou pour destituer le chef du Shin Bet et la conseillère juridique du gouvernement, ainsi que la reprise des combats à Gaza qui met selon eux la vie des otages en danger et compromet les négociations avec le Hamas.
« Après avoir fait exploser l’accord, Netanyahou fait actuellement exploser les personnes kidnappées à Gaza, » a déclaré le siège des familles. « Chaque minute de souffrance endurée par les personnes enlevées est la marque de Caïn sur le front de Netanyahou et du gouvernement. Nous devons tous les ramener d’un seul coup, nous devons sauver le pays. »
Yifat Calderon, cousine d’Ofer Calderon libéré de captivité, s’est directement adressée au président américain Donald Trump depuis Jérusalem : « Netanyahou mène astucieusement une opération frauduleuse et influence également le gouvernement américain. Il a réussi à vous convaincre que l’objectif de détruire le régime du Hamas prime sur la libération des otages. »
Elle a souligné que cette position est « un mensonge » et que « les intérêts israéliens et sécuritaires sont, en premier lieu, ceux des personnes kidnappées. » Selon elle, la reconstruction du pays après les événements du 7 octobre nécessite impérativement « le retour de toutes les personnes enlevées d’un seul coup et la fin de la guerre. »

A Tel Aviv, ce sont près de 100 000 personnes qui étaient rassemblées sur la place des otages et dans les rues alentour. Le chef du parti Les Démocrates, Yair Goan, a été accueilli par des acclamations le désignant comme « prochain Premier ministre ». Dans son discours, il a appelé à « mettre un terme à l’État » dans le cadre de la lutte pour l’avenir d’Israël et a exhorté ses partenaires de l’opposition – Gadi Eisenkot, Yair Lapid et Benny Gantz – à former un « bloc libéral-démocrate ». Face au risque d’une crise constitutionnelle si le gouvernement passait outre la décision de la Haute Cour qui a suspendu la destitution du chef du Shin Bet, Golan s’est directement adressé au chef de la police Danny Levy, l’appelant à ne pas diriger les forces de police contre les manifestants.
Le chef de l’opposition Yair Lapid a quant à lui promis que si le gouvernement ne respectait pas la décision de la Haute Cour, il œuvrerait pour une grève générale de l’économie et encouragerait même une « révolte fiscale », tout en soulignant son opposition à tout refus d’obéissance au sein de Tsahal.
« Nous sommes venus ici aujourd’hui pour dire à Einav Tsengaukar et à toutes les familles des kidnappés : vous n’êtes pas seuls », a déclaré Lapid. « Semaine après semaine, nous l’avons répété ensemble sur la Place des otages: nous sommes avec vous. Rien n’est plus important que les otages, mais nous sommes venus aussi aujourd’hui pour dire à Gali Baharav-Miara et à Ronen Bar : vous n’êtes pas seuls. »