À la découverte du site du Dr Michel Bensoussan : www.divretorah.com, créé il y a un peu plus d’un an et où l’on peut trouver ses cours en hébreu des dix dernières années, classés par paracha et par fête.
Le P’tit Hebdo : À qui le site est-il destiné ?
Dr Michel Bensoussan : La majorité des articles est en hébreu mais il y a aussi une section d’articles en français. Je m’adresse à tous ceux qui veulent étudier la paracha ou cherchent des idées originales pour un dvar Torah.
LPH : La particularité de votre site réside dans le choix annuel d’un commentateur sur lequel vous basez vos réflexions.
Dr M.B. : Effectivement, c’est ma ligne de conduite depuis près de trente ans : j’étudie, durant une année, un seul commentateur. Ainsi je peux m’imprégner de son monde, de ses interrogations, de sa manière de penser et des influences de son époque.
LPH : N’est-ce pas aussi réduire le champ d’étude que de choisir un unique commentateur ?
Dr M.B. : En lisant plusieurs commentateurs à la fois, on croit trouver une réponse complète. Or on plaque en réalité souvent ses propres repères sur tel ou tel commentaire, sans prendre en considération son langage, ses questionnements propres souvent différents des nôtres. C’est pour ne pas tomber dans ce travers que je n’étudie qu’un seul commentateur à la fois. Je deviens son élève, je le quitte d’ailleurs avec beaucoup de peine à la fin de chaque année.
LPH : Comment les choisissez-vous ?
Dr M.B.: Je prends conseil, je lis beaucoup. Je suis très éclectique: des hassidim ou lituaniens en passant par les Marocains ou le Or Hahayim Hakadoch.
Lph: Comment cela se traduit-il dans vos cours?
Dr M.B. : Je commence à écrire à la fin de la semaine après avoir donné quatre cours sur la paracha en hébreu et en français. Les questions, l’intérêt des amis avec lesquels j’étudie font murir mes réflexions. Je n’écris que ce qui me semble être intéressant et apporter des idées nouvelles et je publie mes textes après avoir pris conseil auprès d’une liste d’amis.
LPH : Vous avez, par ailleurs, une profession profane ; vous avez été un élève de Levinas. Qu’est-ce que cette formation apporte à votre façon d’étudier la Torah et de la transmettre ?
Dr M.B. : J’ai toujours étudié, depuis ma plus tendre enfance au Maroc, puis à Paris en enfin à Jérusalem depuis trente ans. J’étais élève à l’ENIO et Levinas nous donnait des cours de Rachi et de Guemara de temps en temps. J’étais trop jeune pour comprendre, mais je me suis imprégné d’une exigence intellectuelle d’étude. J’ai été ensuite directement influencé par le Grand Rabbin Bernheim qui m’a ouvert l’esprit, qui m’a doté d’une nouvelle manière de lire les textes. Il m’a fait découvrir des auteurs hassidiques qui restent une référence dans mon étude. En Israël, j’ai étudié aussi auprès de grands comme Manitou, z”l, mais aussi et toujours avec le Rav David Ben Ezra et le Rav Daniel Epstein qui ont chacun beaucoup contribué à faire évoluer mon étude.
LPH : Internet est-il devenu un incontournable pour transmettre la Torah ?
Dr M.B. : Pas du tout l’essentiel reste, pour moi, le livre. Internet ne remplace par le livre ou un enseignement oral. J’ai choisi cette solution pour des considérations pratiques : j’avais accumulé plus de 15 articles par paracha. Internet rendait le tout plus facile d’accès. Et c’est aussi mon manque de temps pour tout mettre sous presse. Cela se fera un jour, peut-être, si D’ m’en donne la force.
Pour aller plus loin :
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay