Le discours de Mansour Abbas, président du parti islamique Ra’am était très attendu dans la classe politique. S’exprimant en hébreu avec quelques passages en arabe, il a tenté de donner un image consensuelle et modérée de son parti et de ce qu’il représente, tout en arborant à côté de lui le drapeau vert du mouvement islamique.
Il a introduit son message en exprimant une prière « d’espoir et d’aspiration sans concessions vers un avenir commun basé sur un respect mutuel et une égalité authentique, car le dénominateur commune est plus grand que ce qui nous sépare ». Puis, plus loin, il a dit : « Moi, Mansour Abbas, arabe musulman fier, citoyen d’Israël, qui préside le plus grand parti arabe israélien, je prône avec courage une vision de paix et de sécurité mutuelle ainsi que de coopération et et de tolérance entre les peuples. Je tends la main, en mon nom, celui de mes amis et en celui du public arabe qui a voté pour nous, afin de générer une opportunité de vie commune dans ce pays saint et béni pour les trois religions et pour deux peuples. (…) Nous sanctifions la vie et rejetons toute violence contre quiconque en raison de son identité politique, nationale ou religieuse. Je suis là pour dire que le temps est venu pour l’écoute de l’Autre, la reconnaissance du narratif (de chacun) et de rechercher ce qui nous est commun… ».
Il a voulu ensuite souligner que « la réalité change alors que nous refusons de le reconnaître » et que « l’Etat d’Israël change tout en refusant d’ouvrir les yeux ».
Plus loin, Mansour Abbas a ensuite rappelé que contrairement à d’autres responsables politiques, de gauche comme de droite, il n’a exclu personne et a réaffirmé qu’il ne se situe dans aucun des deux camps : « Ma conception se base sur ce qui est possible et non sur ce que nous refusons », a-t-il précisé.
Mansour Abbas a ensuite énuméré les problèmes que connaît la population arabe israélienne.
Il a appelé à un « leadership courageux et responsable » qui saura générer une « société civile incluant toutes ses composantes » manière élégante de parler d’un « Etat de tous ses citoyens », antithèse d’un Etat juif.
Refusant de dire qui il allait recommander auprès du président de l’Etat, Mansour Abbas a conclu en appelant tous les partis, de gauche comme de droite, à opter pour sa vision des choses en vue d’un « changement de la réalité ».
Photo Noam Revkin Fenton / Flash 90