La déclaration de Nadav Argaman, directeur du Shin Bet, quant à un “danger réel” d’atteinte physique contre Naftali Benett et des membres de Yamina et son appel à “faire baisser les flammes du discours public” fait beaucoup de bruit. Elle fait naturellement les choux gras des médias a été largement reprise par des personnalités de gauche. On voit une nouvelle fois la machine bien huilée qui crie à l’incitation à chaque fois que des critiques légitimes sont émises et qui affirme que nous sommes à l’approche d’un assassinat politique comme en 1995.
En revanche, ce même Shin Bet n’a jamais trouvé à redire ou à avertir durant les longs mois de manifestations haineuses contre Binyamin Netanyahou lors desquelles des menaces de mort avaient été clairement proférées contre lui et des membres de sa famille sans parler du flot de haine et de menaces qui a envahi les réseaux sociaux. De même, il est curieux de constater que ce même Shin Bet, qui est tout de même très bien implanté parmi la population arabe israélienne, n’a rien vu venir avant les émeutes sauvages de ces dernières semaines, ou s’il a décelé ce qui couvait, n’a pas lancé d’avertissement alarmiste comme il le fait aujourd’hui.
Enfin, le député Itamar Ben-Gvir s’est “étonné” du silence de Nadav Argaman, lorsqu’il a reçu des menaces de mort, subi une tentative de lynchage ou a été insulté et menacé de mort par des anarchistes lors d’une émission de la chaîne Arutz 20 et a dû s’entendre dire : “Dommage que vous n’ayez pas brûlé à Auschwitz”.
Le rôle du Shin Bet est notamment de déceler toute menace d’où qu’elle vienne, de droite ou de gauche, arabe ou juive. Par contre le choix de se taire ou au contraire d’avertir de manière alarmiste suivant l’origine des menaces est une toute autre affaire et peut être entachée de considérations politiques qui sont à proscrire.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90