La marginalisation d’Avigdor Lieberman due à son échec politique retentissant commence à provoquer des réactions au sein de ce parti pourtant réputé pour sa discipline et son obéissance au chef.
Un cadre important du parti a confié au site 0404 – dans l’anonymat bien entendu – que « tout le monde sait qu’Israël Beiteinou est partenaire naturel à un gouvernement de droite, mais qu’à cause d’Avigdor Lieberman il ne le sera pas ». « Sans Lieberman, nous serions aujourd’hui dans un gouvernement avec le Likoud », a-t-il rajouté. Plus incisif encore, il dénonce la stratégie empruntée depuis 2019 par son chef de parti: « Nous voyons les choses de la même manière que les autres partis du bloc. Jusqu’à l’année dernière, la question des orthodoxes n’était pas cruciale pour nous. Nous n’avons de problème ni avec les orthodoxes, ni avec Habayit Hayehoudi ni avec le Ihoud Haleoumi ». Ce haut responsable a toutefois précisé que malgré son profond désaccord avec l’attitude d’Avigdor Lieberman, il n’affrontera pas le président de son parti même s’il voit devant ses yeux la formation d’un gouvernement dont l’immense majorité des électeurs d’Israël Beiteinou ne veulent pas.
Ces propos font frémir car ils mettent une nouvelle fois en évidence les conséquences tragiques de l’erreur monumentale commise par Avigdor Lieberman depuis une année. En refusant d’entrer dans un gouvernement Netanyahou après les élections d’avril 2019, provoque de nouvelles élections, et en adoptant une attitude d’hostilité répugnante contre le Premier ministres, les partis orthodoxes et ceux qu’il qualifie de « messianistes », le sionistes-religieux il est le responsable direct de ce qui se passe aujourd’hui: le ministère de la Justice, si crucial pour la droite et la démocratie israélienne, va passer aux mains d’un homme de gauche, Avi Nisenkorn, et la question de la souveraineté est remise en question alors que la réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche n’est pas assurée. Pour ne citer que ces deux sujets.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90