Le Premier ministre Yaïr Lapid était hier à Wannsee dans la villa où en 1942, les nazis ont décidé et mis au point la ”Solution Finale de la question juive” qui devait aboutir sur l’extermination du peuple juif.
A ses côtés se trouvaient des survivants de la Shoah qui avaient fait le voyage avec le Premier ministre.
Sur place, ils étaient accompagnés par le chancelier allemand Olaf Scholz.
Photo: Kobi Gideon (GPO)
Les survivants de la Shoah ont remercié le Premier ministre Lapid et le chancelier Scholz pour cette visite. Ils ont raconté leur histoire et celle de leurs familles pendant la Shoah mais aussi l’histoire de leur alya et de la vie qu’ils ont construit par la suite. Ils ont souligné l’importance d’enseigner la Shoah aux jeunes générations de Juifs, d’Allemands et du monde entier.
Yaïr Lapid a prononcé un discours sur place:
“Il y a une heure, je suis entré dans le bureau du Chancelier et j’ai été accueilli par une garde d’honneur de soldats allemands qui ont salué l’État juif. J’ai pensé à la première fois où mon père a vu un soldat allemand.
Il avait presque 13 ans. En mars 1944, il était allongé dans le grand lit de la maison de ses parents. Son père était à côté de lui, car ma grand-mère était à Budapest. A 5 heures du matin, on frappa à la porte. Un soldat allemand est entré. Il a demandé : ‘Où est le Dr. Lampel?’, mon grand-père. Mon grand-père s’est levé. Mon arrière-grand-mère, Hermina, qui parlait allemand, s’est approchée du soldat, s’est agenouillée — c’était déjà une vieille femme —, a saisi ses bottes et a supplié : ” Bitte, bitte. ” Toi aussi tu as une mère.
Le soldat ne dit rien. Mon grand-père est allé s’habiller, a pris son sac, s’est dirigé vers mon père, a soulevé la couverture et mon père pleurait. Il ne l’a jamais revu.
Aujourd’hui, le chancelier allemand, l’armée allemande et le peuple allemand sont venus ici, à la Villa Wannsee, l’endroit où la bureaucratie du mal a été conçue, pour vous honorer et demander votre pardon. Nous sommes venus ici pour leur dire que nous avons gagné.
Mon grand-père Bela est mort dans un camp de concentration, mais mon père a survécu et a élevé une famille, et ils ont fondé un pays. Ce pays est fier d’être ici aujourd’hui. Je vous remercie, mon ami, d’être venu ici avec nous aujourd’hui. Il faut une bonne dose de courage moral pour le faire. Merci d’être venu.”
Photo: Kobi Gideon (GPO)
Sobriété, dignité et justesse…Merci à LAPID et à aux membres de la délégation.