Le gouvernement a adopté dimanche en lecture préliminaire la nouvelle loi sur la cacherout telle qu’exigée par les partis orthodoxes. Cette loi consacre les prérogatives exclusives du grand rabbinat pour tout ce qui touche au label de cacherout dans les restaurants, hôtels, administrations et diverses institutions. En vertu de cette nouvelle loi, tout établissement qui présentera un certificat de cacherout autre que celui du grand rabbinat sera passible d’une amende.
Mais cette loi ne comporte pas uniquement cet aspect. De nombreux restaurateurs s’élèvent contre les contraintes financières de plus en plus importantes qui accompagnent ceux qui désirent se procurer un certificat de cacherout. Ils se plaignent du fait qu’ils doivent verser des milliers de shekels au rabbinat afin de pouvoir obtenir de certificat, et doivent en plus verser des salaires aux mashgih’im (surveillants). Ils dénoncent aussi l’inadéquation entre les sommes exigées et les prestations souvent minimales fournies par certains surveillants, parfois une seule visite mensuelle de quelques minutes. Un propriétaire de pâtisserie confie qu’il a dû payer presque soixante-mille shekels en une année pour les frais de la rabbanout et le salaire du surveillant ! Un autre révèle que son surveillant a commencé à s’ingérer dans ses affaires en lui demandant de s’adresser à des fournisseurs qui étaient parmi ses amis. « Une véritable mafia », est l’expression qui revient sur beaucoup de lèvres.
Le ministère des Cultes a réagi par un communiqué : « Le ministère a fait procéder à une vaste et minutieuse enquête sur le terrain durant l’année écoulée. Il a été décidé de créer une entreprise publique qui travaillera selon des critères uniques et stricts définis par le grand rabbinat et sera responsable de tous les surveillants de cacherout du pays. Elle sera chargée de collecter les charges de cacherout auprès des établissements et supervisera de manière approfondie le travail des surveillants, tant sur leur temps de présence que sur leur conscience professionnelle ».
Photo Yaakov Naumi / Flash 90