La sortie du député de la liste arabe unifiée, Ayman Oudeh, sur les Arabes dans les forces de l’ordre israélienne, crée des remous. Il avait appelé ces derniers à la mutinerie.
La classe politique, de Meretz à la droite, a vivement condamné ces propos jugés irresponsables et extrêmement graves et la police a demandé au Parquet d’ouvrir une enquête contre le député.
Au sein de la population arabe israélienne, Oudeh en a également choqué plusieurs. En premier lieu, les Arabes qui servent dans la police.
”Les propos d’Oudeh nous nuisent énormément”, a ainsi témoigne pour Ynet, un policier arabe originaire de Galilée qui est en poste à Jérusalem, ”Ils sont irresponsables. Nous remplissons notre mission et essayons d’éviter des débordements. J’écoute toujours ce que dit Ayman Oudeh, je ne suis pas contre critiquer et punir les policiers s’ils commettent des erreurs. Mais cette fois, ses paroles étaient inappropriées et il a parlé sans savoir ce que font les policiers arabes pour préserver l’ordre et le calme. Il a choisi de dire aux policiers arabes de quitter la police, comme si nous travaillions dans la drogue ou dans le crime. Je pense qu’il doit urgemment s’excuser pour ses propos”.
Comme lui, ils sont d’autres policiers ou soldats arabes à avoir été blessés par le discours d’Odeh.
Certains reponsables des collectivités locales arabes préfèrent s’abstenir de rentrer en conflit avec la liste arabe unifiée. Ainsi, ce responsable dans le Neguev qui avoue ne pas vouloir réagir pour ne pas se quereller avec ces députés.
Mais beaucoup des présidents de régions arabes s’inquiètent des propos d’Oudeh.
Un président de région en Galilée accepte de condamner: ”J’ai un bon lien avec Ayman Oudeh. Il ne devrait pas s’empresser de parler des policiers de cette façon. Il a tout à fait le droit de critiquer la police, mais il ne peut pas demander aux policiers arabes de la quitter. En plus, c’est contradictoire avec sa demande par le passé adressée à la police de remédier à la criminalité au sein de la population arabe. Nous aussi, nous souffrons de l’attitude de certains policiers mais nous devons agir contre la criminalité et pour cela, nous avons besoin de policiers arabes”.
Le maire de la localité arabe de Rahat a été encore plus incisif: ”Je l’appelle (Oudeh) à venir à Rahat et à arrêter les coups de feu à mains nues. Il vit sur une autre planètre et ne comprend pas la douleur des gens. Qu’il trouve quelqu’un d’autre que la police pour faire appliquer la loi”.
Interrogé hier soir sur l’éventualité d’un ralliement de la liste arabe unifiée à la coalition, le Premier ministre Bennett a rejeté l’idée en citant l’exemple d’Ayman Oudeh et de ses propos, estimant qu’ils étaient inadmissibles et dangereux.