La construction sauvage palestinienne en territoire C en Judée-Samarie – sous autorité israélienne – est un sujet qui est régulièrement avancé par des organisations comme Regavim afin de mettre en garde contre une conquête du territoire israéliene par les Palestiniens.
Leur objectif a été clairement défini par l’ancien premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad. Sa doctrine est simple: construire le maximum dans les territoires sous autorité israélienne afin de prendre du terrain et d’empêcher toute continuité territoriale entre la Judée-Samarie et le reste du pays.
Cela fait maintenant des années que, méthodiquement, les Palestiniens grignotent du terrain, au nez et à la barbe des autorités israéliennes.
L’association Regavim existe depuis 2006 et se fixe un objectif précis : préserver le caractère juif de nos terres et de nos ressources naturelles. Pour ce faire, les militants font preuve d’une extrême vigilance quant à toutes les activités qui pourraient porter atteinte à ce principe.
Naomi Kahn, directrice du département international de l’association, nous détaille : ”Nous avons divisé le pays en différentes régions de la Mer au Jourdain et du Nord au Sud. Tous les jours, les coordinateurs de Regavim, dans chacune de ces régions, procèdent à des vérifications sur le terrain”. Il s’agit de déceler les utilisations illégales par les Arabes de nos ressources naturelles, comme l’eau ou encore d’alerter de constructions arabes illégales.
”Nous jouons le rôle de lanceur d’alerte”, résume Naomi, ”notre association répertorie toutes ces infractions constatées par nos observateurs ou portées à notre connaissance par des citoyens. Nous les transmettons aux autorités, et s’il le faut, nous allons devant la justice”.
Du nord au sud, des phénomènes différents mais qui menacent tous la souveraineté israélienne
Les actions de Regavim montrent que notre souveraineté est menacée du nord au sud et pas uniquement en Judée-Samarie. Au nord, l’association dénonce continuellement les constructions illégales mais aussi la destruction méthodique de nos ressources naturelles et la pollution engendrée par les incendies d’ordures dans les villages arabes. ”Le problème environnemental n’est pas suffisamment mis en avant”, déplore-t-on chez Regavim, ”Mais il s’agit là aussi d’un point sur lequel, notre Etat ne devrait rien tolérer”. Ainsi, des puits d’eau ont été pollués, sans que les autorités ne réagissent. Regavim a porté plainte.
Au sud, il faut composer avec la population bédouine, qui prend progressivement possession de nombreux territoires ne leur appartenant pas. ”L’Etat a créé, dans le Néguev, 17 points de peuplement pour les Bédouins. Toutes les infrastructures et les services de l’Etat ont été prévus sur place. Mais les Bédouins ne s’y installent pas. Ils préfèrent rester dans leurs installations sauvages, comme sur les terres prévues pour le développement de la route 6, bloqué en raison de la présence illégale de ces populations. L’Etat ne fait pas appliquer la loi et les Bédouins, sur place, ont compris que leur entêtement paie”.
En d’autres termes, ces populations ont intégré le fait qu’il valait mieux rester dans des logements précaires, plutôt que d’accepter les conditions idéales proposées par l’Etat, pour marquer leur territoire et prendre ainsi le nôtre. Regavim a mis au point tout un programme de développement du Néguev pour permettre à tous, Juifs comme Bédouins, d’y vivre dignement. Mais la bataille s’annonce longue.
En Judée-Samarie, les constructions illégales ont été multipliées par 2 en 10 ans
La Judée-Samarie se trouve au cœur d’une problématique différente. Suite aux accords d’Oslo, ces territoires ont été divisés en plusieurs zones, A, B et C. Les territoires C sont sous autorité entière de l’Etat d’Israël.
Mais les Palestiniens n’ont jamais compté en rester là. En 2009, le premier ministre d’alors, Salam Fayyad, a lancé une stratégie diabolique qui vise à créer de facto, un Etat palestinien sur les territoires C. La méthode est simple : construire des logements arabes partout, plus besoin de négociations, ni d’autorisations… Ce programme unilatéral de constructions illégales, pourtant dévoilé au grand jour, n’a pas été stoppé et aujourd’hui, la situation est devenue préoccupante.
”Nous avons pu nous procurer des images de satellites de la Judée-Samarie en 2009 et en 2019. Le résultat est choquant”, nous confie Naomi, ”Les Palestiniens se sont considérablement étendus, les constructions illégales ont été multipliées par 2 en 10 ans. Elles se dressent sur des centaines de milliers d’hectares et sont au nombre de 30000 au moins”.
La réalité sur le terrain est édifiante. Les territoires A et B représentent 40% du territoire de la Judée-Samarie. Sur les 60% restants – les territoires C, sous autorité israélienne – les constructions juives, les yishouvim, représentent moins de 1% de la superficie ! Le reste est laissé à la merci des constructions illégales arabes.
“Grâce à la vigilance de nos militants et aux plaintes que nous déposons régulièrement, nous parvenons à annuler certaines d’entre elles”, nous explique Naomi sans grand enthousiasme, parce qu’il ne s’agit que d’un petit pourcentage.
Il faut dire que la lutte est inégale. D’un côté une association animée par beaucoup de bonne volonté et épaulée par d’autres organismes sionistes et de l’autre l’Autorité Palestinienne, aidée financièrement par l’Union européenne et autres ONG internationales.
Naomi nous donne l’exemple de la zone dite E1 ou Mevasseret Adoumim, près de Maale Adoumim. Depuis des années, les Arabes y construisent illégalement avec le soutien financier de l’Union européenne. ”Le tribunal a ordonné la destruction de ces constructions, sous réserve de procurer aux populations une solution de rechange. L’Etat a investi près d’Abou Dis, en créant un point de peuplement avec tout le confort nécessaire. L’Autorité Palestinienne fait pression sur ces habitants pour qu’ils restent sur la zone E1 et n’emménagent pas dans les logements procurés par Israël”.
Et l’Etat alors ? Pourquoi ne fait-il pas appliquer les décisions de justice dans ce cas ? ”Regardez ce qu’il se passe à Han el Ahmar”, nous lance Naomi, ”A 6 reprises le tribunal a ordonné la destruction des constructions illégales et rien ne se passe. La plupart des problèmes que nous dénonçons vient de l’absence de priorité gouvernementale en la matière, d’un manque de courage et de volonté politiques”.
Et maintenant les loisirs
Ces jours-ci, l’association Regavim a publié des photos de gigantesques parcs aquatiques, salles de soirée et aires de jeux pour enfants, établis en plein territoire C, dans le Goush Etsion et sans aucune autorisation.
Par ailleurs, ces constructions illégales s’accompagnent souvent de destruction de sites archéologiques et de vestiges.
Le site Israël Hayom rapporte la liste de tous ces projets luxueux et fait observer que le choix de leur localisation n’est pas anodin. Ainsi, à quelques kilomètres du carrefour de Shilat, près de Modiin, une gigantesque aire de jeux pour enfants a été construite par les Palestiniens. Ce qui interpelle c’est qu’elle a surgi au milieu de nulle part, à une distance importante des premiers lieux d’habitation.
Un autre parc de ce genre a été construit près de Shaar Binyamin, non loin du yishouv Mi’hmash: balançoires, tourniquets, terrain de foot, terrain de volley et le tout sur des terres appartenant à l’Etat d’Israël. Une route a même été tracée entre le parc et le village arabe voisin. A l’entrée, une plaque qui indique d’où vient le financement de ce lieu: le département culture et loisirs Autorité palestinienne – Union européenne.
Au sein de Regavim on alerte les autorités sur cette nouvelle forme d’occupation du terrain par les Palestiniens. Il ne s’agit plus seulement de construire des bâtiments, mais aussi des lieux de loisirs.
L’administration civile israélienne qui gère les régions de Judée et de Samarie affirme prendre toute la mesure du phénomène. Elle explique que plusieurs de ces constructions font l’objet d’un recours pour être détruite et que certaines l’ont même déjà été. ”L’unité de surveillance de l’administration civile continue à agir pour préserver l’ordre public et les lois de planification et de construction en Judée-Samarie”.
Ni de droite, ni de gauche
Pour Regavim, les problèmes qu’ils dénoncent ne concernent pas davantage les élus de droite que de gauche. ”Nous organisons des visites de parlementaires sur le terrain, et tous sont concernés. Il s’agit d’une question de vision stratégique sur le long terme : quels territoires et quelles ressources voulons-nous laisser à nos enfants ?”, souligne-t-on au sein de l’association.
C’est la raison pour laquelle, le mouvement mène des campagnes de communication parfois provocatrices et agressives : ”nous devons éveiller les consciences, surtout en période d’élections. Les politiques doivent voir que les citoyens veulent des réponses”.
Est-ce que construire dans les yishouvim juifs serait une réponse ? ”Cela ne résout pas le problème”, reconnait Naomi, ”parce que ces constructions se concentrent sur le 1% de territoires et ne s’étendent jamais au-delà. Mais nous ne nous décourageons pas. C’est notre pays et nous le défendrons, sans crainte, sans nous laisser impressionner par les centaines de milliers d’euros déversés à nos ennemis par les Européens”.
Photo: Regavim