Des missiles ont été tirés cette nuit contre le consulat américain d’Erbil, capitale de la province du Kurdistan, au nord de l’Irak.
Un responsable américain a déclaré à l’Agence Reuters que 12 missiles avaient été tirés depuis l’Iran en direction du consulat américan d’Erbil. Le ministère américain des Affaires étrangères a vivement condamné cette attaque et n’a pas fait état de blessés, ni de dégâts causés aux infrastructures américaines.
Au Kurdistan, on a annoncé que le bâtiment de la chaine de télévision Kurdistan 24 ont été endommagés.
Dans un premier temps, les médias saoudiens ainsi que ceux proches du Hezbollah ont annoncé que cette attaque était une vengeance iranienne à la mort de deux officiers lors d’un raid en Syrie, attribué à Israël, la semaine dernière. Par la suite, cette information a été démentie. Les organes de presse iraniens ont révélé que l’attaque visait ce que l’Iran considère commes des »bases israéliennes secrètes » du Mossad. Parallèlement, ils ont annoncé qu’un groupe d’espions qui agissaient pour le compte d’Israël a été arrêté en Iran. Un responsable iranien aurait déclaré : »Cette attaque est une réponse aux actions d’Israël depuis Erbil. La vengeance de la mort de nos officiers viendra en son temps ».
En effet, après l’attaque près de Damas, l’Iran a promis une vengeance. Depuis, en Israël, on se prépare à toute éventualité. Les services de sécurité israéliens partent du principe qu’après avoir annoncé son intention de se venger, l’Iran n’a pas d’autre choix que de le faire. Pour l’heure, les estimations des services israéliens sont que cette vengeance n’interviendra pas dans l’immédiat. Les Iraniens devraient réagir par l’envoi de roquettes ou de drones vers Israël. Or à la lumière de leurs récents echecs en la matière, il y a fort à parier qu’ils ne se précipiteront pas tout de suite dans une action de ce type. Pour cette raison, les services de sécurité israéliens prennent très au sérieux les menaces iraniennes et se préparent à maintenir un niveau d’alerte élevé sur une longue durée.
En Israël, on insiste sur le fait que la guerre en Ukraine n’a aucune incidence sur sa liberté d’action en Syrie et que les relations sécuritaires avec la Russie sur ce territoire n’ont pas été affectées.
Par ailleurs, des responsables sécuritaires israéliens mettent en garde contre une attitude sur le terrain russo-ukrainien qui pourraient nuire à nos relations avec les Américains. Les rumeurs sur la pression qu’exercerait Naftali Bennett sur l’Ukraine pour capituler face aux Russes inquiètent certains cadres politiques. D’après eux, une défaite ukrainienne serait perçue comme une défaite américaine. Ils craignent qu’en voulant préserver nos intérêts face aux Russes, nous ne mettions en danger nos relations stratégiques avec les Etats-Unis. Ils appellent Israël et le Premier ministre, en particulier, à plus de retenue dans les messages transmis aux médias et à accorder plus d’importance à l’entente avec les Etats-Unis pour tout ce qui concerne le conflit en Ukraine. »Si Bennett décide de poursuivre dans son rôle d’intermédiaire entre les deux parties, Israël doit prendre garde à éviter d’entrer dans »le champ de mines russe » qui pourrait nous coûter cher face aux Américains ».