Des députés arabes de la Knesset à l’étranger pour dénoncer la politique de leur gouvernement en la présentant sous un angle erroné ? C’est exactement ce qui s’est passé. Ils étaient cinq, de la Liste arabe unifiée, à se rendre d’abord en Jordanie puis en Turquie pour débattre avec les dirigeants de ces deux pays de la situation sur le mont du Temple et dénoncer ce qu’ils appellent la ‘violence des forces israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al Aqsa’.
La délégation, conduite par Ahmed Tibi, était composée de Jamal Zahalka, Aïda Touma Sliman, Talab Abou Arar et Oussama Saadi. Elle a rencontré à Amman le roi Abdallah II avant de poursuivre son voyage vers Ankara où elle a été reçue par le président turc Erdogan.
Commentant cette visite pour une agence de presse turc, Tibi a donné une image totalement tronquée et mensongère de la situation dans la capitale d’Israël, disant qu’il avait tenu avec ses collèges à informer le roi Abdallah et le président turc Erdogan « des attaques de la police israélienne contre des personnes, de la fermeture des portes de la mosquée Al Aqsa devant les Musulmans afin de faciliter les incursions des colons, de la profanation du lieu de prières en y pénétrant de force et des actes de Netanyahou contre Jérusalem et ses habitants ».
Le souverain hachémite a réagi en mettant en garde contre les conséquences de la politique d’Israël qui risquerait selon lui de « provoquer une explosion au Proche-Orient ». Il a réaffirmé qu’il n’était pas question d’un ‘partage’ (sur le Mont du Temple), soulignant que « la mosquée al Aqsa était un lieu de prières réservé aux seuls musulmans ».
Et dans ce contexte déjà extrêmement tendu, 45 membres du parlement jordanien ont signé une requête adressée à leur gouvernement réclamant le renvoi de l’ambassadeur d’Israël à Amman et le rappel de l’ambassadeur jordanien en poste à Tel Aviv. Ils ont également demandé le réexamen des accords de paix avec Israël. Ceci pour ‘marquer le sérieux des positions jordaniennes’ qui “s’opposent à l’agressivité israélienne contre les lieux saints de l’Islam”.