Une équipe de chercheurs dirigée par le Dr. Benjamin Sass du Département d’archéologie de l’Université de Tel-Aviv a découvert les ancêtres de plusieurs lettres de l’alphabet sur une intrigante inscription cananéenne de neuf lettres datant du 12e siècle avant notre ère trouvée sur le site biblique de Lakish. Selon les chercheurs, une telle découverte, qui apporte une nouvelle pièce au puzzle de la genèse de l’alphabet, n’arrive qu’une fois par génération.
L’étude, à laquelle ont participé le Prof. Yosef Garfinkel de l’Université hébraïque de Jérusalem ainsi que les Dr. Martin G. Klingbeil et Michael G. Hasel de l’Université Adventiste du Sud dans le Tenessee a été publiée dans le numéro de novembre/ décembre duBulletin of the American Schools of Oriental Research.
Le tesson, découvert en 2014 lors de la quatrième expédition des fouilles sur le site biblique de Lakish dans le sud d’Israël est daté d’environ 1130 ans avant JC et comporte une inscription sur trois lignes contenant neuf anciennes lettres sémitiques exceptionnellement claires, gravées dans un pot en argile avant sa cuisson.
L’ancêtre des alphabets
Le caractère fragmentaire du texte ne permet pas d’interpréter son sens, bien que sa découverte dans les ruines d’un temple de la fin de l’Age de Bronze suggère qu’il pourrait s’agir d’un texte sacré. Cependant, les lettres en elles-mêmes fournissent des informations cruciales sur le développement de l’alphabet proto-cananéen, l’un des plus anciens alphabets connus, précurseur des alphabets hébreu, grec et latin.
Le tesson présente les premiers exemples datables des lettres Kaf, ancêtre de la lettre latine K, Samekh (S) et Resh (R). La première ligne comporte les précurseurs des lettres latines PKL et la deuxième celles des lettres SPR. Les caractères de la troisième ligne ont une signification incertaine (l’une d’elles est partiellement effacée).