D’après ses proches, cela faisait au moins quatre mois qu’Idit Silman éprouvait un malaise croissant au sein de la coalition dont elle était la présidente.
On se souvient de la vigueur avec laquelle elle avait défendu le projet de Naftali Bennett au début de son chemin, malgré les nombreuses attaques dont elle avait fait l’objet de la part de militants de droite.
Elle a agi avec efficacité et détermination pour obtenir le vote du budget en novembre dernier, soit un certificat de vie pour ce gouvernement.
Si l’on pensait qu’elle était entière avec son choix de suivre Bennett dans cette aventure, il semblerait qu’en coulisses cela n’ait jamais vraiment été le cas. Et elle n’aurait pas été aidée par ses collègues qui n’hésitaient pas à la contredire en public. En effet, à plusieurs reprises, alors qu’elle exprimait ses réserves notamment sur les réformes liées au rapport entre la religion et l’Etat, elle a été remise en place par le ministre des Cultes, Matan Kahana ou même le Premier ministre Bennett.
Pas plus tard qu’hier, lors de la conférence de presse que Bennett a donnée, il a reproché à Silman, sans la nommer, l’ultimatum qu’elle avait posé au ministre de la Santé, Horowitz, sur la question du hametz dans les hôpitaux.
Est-ce la goutte d’eau qui a fait débordé le vase?
Il y a deux jours, le mari de la députée, Shmoulik Silman, était interviewé sur Galei Israël. Il avait alors affirmé que son épouse n’était pas prête à tout laisser passer. ”Chacun a ses lignes rouges”, avait-il dit, ”Idit ne vendra pas son monde futur, pour rien au monde. Si vous venez voir un Juif et vous lui demandez s’il vendrait son monde futur pour de l’argent, vous connaissez quelqu’un qui accepterait? Elle a décidé que personnellement, elle ne laisserait pas passer la suppression des subventions dans les crèches pour les enfants des étudiants de kollel, qu’elle ne laisserait pas passer la loi sur les conversions ou tout autre accord réformiste. Parce qu’elle tient à son monde futur. Il y a des choses sur lesquelles elle ne peut accepter aucun compromis”.
La décision a donc mûri pendant quelques mois et aujourd’hui, Idit Silman a annoncé son retrait de la coalition faisant ainsi perdre la majorité à la coalition gouvernementale.