Un tremblement de terre politique. C’est ainsi que l’on peut définir la décision d’Idit Silman de quitter la coalition.
Quelles seront les conséquences politiques de cette démission?
Pour la coalition
La première des conséquences est la perte de la majorité. En d’autres termes, alors que la coalition avait dû retirer des projets de loi de l’ordre du jour de la Knesset, à plusieurs reprises, par crainte de ne pas avoir de majorité, il lui sera encore plus difficile désormais de faire passer n’importe quelle loi.
Par ailleurs, cette absence de majorité met en péril la cadence de Yaïr Lapid en tant que Premier ministre. En effet, avant de s’assoir dans ce fauteuil, selon l’accord de rotation, un budget devra être voté. Selon la loi, le budget ne peut être adopté qu’à la majorité de 61 députés. Il semble donc quasiment impossible, à l’heure qu’il est, que cet objectif puisse être atteint. Notons que Lapid sera, quoi qu’il arrive Premier ministre, mais pour un temps court, puisque l’accord entre lui et Bennett prévoit que si le gouvernement devait tomber, c’est Lapid qui dirigerait le gouvernement de transition.
Branlebas de combat donc sur les bancs du gouvernement ce matin. Bennett et Lapid se sont rencontrés afin de débattre de la démarche à adopter et à la gauche de la coalition, on semble avoir une solution toute prête. Le député Mossi Raz (Meretz) a déjà appelé à rallier la liste arabe unifiée d’Ahmed Tibi et Ayman Oudeh, à la coalition.
Pour l’instant, les responsables du parti arabe ont affirmé qu’ils ne serviraient pas de filet de sécurité au gouvernement, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur.
Pour l’opposition
Les membres de l’opposition ont chaleureusement félicité et soutenu Idit Silman dans sa décision. Elle a immédiatement été invitée à la manifestation qui doit se dérouler ce soir à Jérusalem, contre le gouvernement, prévue depuis quelques jours.
Le chef de l’opposition, Binyamin Netanyahou, a publié un message dans lequel il affirme que le camp national accueillera Idit Silman, les bras ouverts et appellent d’autres députés de la coalition à la suivre. Il a souhaité à Silman, un ”bon retour au sein de la vraie droite”.
D’après certains observateurs, le Likoud aurait déjà proposé à Silman la 10e place sur sa liste avec la promesse qu’elle serait ministre de la Santé dans un gouvernement qu’il dirigerait.
Les options qui s’offrent à l’opposition sont au nombre de trois:
- Attendre l’échec de la coalition lors du prochain vote du budget en 2023
- Faire voter une loi de dissolution de la Knesset et provoquer de nouvelles élections
- Mettre en place un gouvernement alternatif auquel la majorité de la Knesset accorderait sa confiance. Pour le moment, les partis d’opposition ne disposent pas de suffisamment de mandats pour espérer mettre en oeuvre cette option, à moins qu’un parti comme Kahol Lavan décide de la soutenir.
Les jours qui viennent devraient apporter leur lot d’évolutions suite à cette décision dramatique pour la coalition.