Le secrétaire d’Etat John Kerry doit tenir une importante conférence de presse mercredi à 18h (heure israélienne) lors de laquelle il entend exposer les grandes lignes de la résolution du conflit israélo-palestinien telles que souhaitées par l’Administration Obama, qui fait le forcing bien qu’elle achève ses huit années de pouvoir dans trois semaines. John Kerry devrait aborder toutes les questions épineuses, notamment les frontières d’un Etat ‘palestinien’, les arrangements sécuritaires, le statut de Jérusalem, les ‘réfugiés’ et les termes de la reconnaissance mutuelle entre Israël et cet Etat ‘palestinien”.
Afin de donner plus de poids à ce “testament politique” de Barack Obama, John Kerry s’est entretenu au téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov et lui a notamment demandé l’accord de la Russie pour que cette déclaration soit ensuite adoptée comme sienne et telle quelle par le Quartet (USA-Russie-Union européenne et ONU). Mais le chef de la diplomatie russe n’a pas été dupe. Voyant dans cette démarche une tentative de plus de mettre des bâtons dans les roues de la future Administration Trump, Sergueï Lavrov a opposé une fin de non-recevoir à John Kerry: “Les querelles politiques intra-américaines entre Démocrates et Républicains ne doivent pas interférer dans le travail du Quartet ou de l’ONU ni influencer le processus de relance des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens”.
Quoi qu’il en soit, cette déclaration de John Kerry ainsi que sa présence annoncée – et incompréhensible – à la prochaine conférence de Paris du 15 janvier, soit cinq jours avant le baisser de rideau de l’Administration Obama démontrent clairement deux choses: la volonté de cette administration de vouloir à tout prix imposer ses vues même après sa disparition et se venger du Premier ministre israélien qui n’a pas été le dirigeant docile que Washington aurait souhaité.
Photo Kobi Gideon / Flash 90