Le Rav Haïm Kaniewsky, zatsal, s’est éteint quelques heures avant Shabbat. Chef spirituel de la branche lituanienne du monde orthodoxe, son érudition et son rayonnement allait bien au-delà de ce milieu. Il était reconnu comme une autorité rabbinique et hala’hique par tous.
Le Rav Haïm Kaniewsky, zatsal, était le fils du Rav Yaakov Israël Kaniewsky, zatsal, connu sous le nom du »Steipler ». Sa mère était la soeur du Hazon Ish.
Eduqué dans la Torah depuis son plus jeune âge, il a 6 ans quand, en 1934, lui et sa famille quittent la Pologne pour s’installer en Israël. Etudiant dans de prestigieuses yeshivot auprès de maîtres comme le Rav Sha’h, il est vite repéré comme un étudiant de qualité. A 17 ans, il termine pour la première fois le Shass de Guemara.
Lorsque la guerre d’Indépendance éclate en 1948, il a 20 ans. Tous les élèves de sa Yeshiva à Petah-Tikva sont réquisitionnés pour surveiller le front égyptien, armés de batons et de pierres. Le Rav chargé de les commander, a ordonné au jeune Haïm Kaniewsky, de monter avec sa guémara, en haut de la colline où le groupe d’étudiants était positionné, et d’étudier jusqu’à la fin des combats.
Il épouse à 23 ans Batsheva Elyashiv, la fille du Gaon Harav Shalom Elyashiv, zatsal.
En 1989, lorsque le parti »Deguel Hatorah » est fondé, le Rav Sha’h lui demande de l’accompagner au congrès fondateur. Le Rav Sha’h appréciait beaucoup le Rav Kaniewsky et tenait à ce qu’il fasse partie du »conseil des Sages de la Torah » du parti Deguel Hatorah. Ce dernier a refusé mais le Rav Sha’h a exigé que l’on prenne quand même l’avis du Rav Kaniewsky pour toutes les décisions.
Concernant la terre d’Israël, sa position était claire : »L’avis de la Torah est qu’il est interdit de vendre un terrain ou une maison d’Eretz Israël à un non-juif, même s’il n’est pas idôlatre et même si cela cause une perte. L’avis de tous les Rishonim est qu’il est interdit de ventre un terrain en Israël à un non-juif qui ne respecte pas les sept lois noa’hides ».

Le Rav Kaniewsky recevait des centaines de personnes par jour qui venaient lui demander des conseils et des bénédictions. Parmi elles, se trouvaient aussi des hommes politiques et des célébrités. Il était une personnalité respectée et ses paroles pesaient beaucoup, y compris dans le débat public. Ainsi, le dernier exemple en date est la sollicitation du Rav par le gouvernement lors de la crise du Corona afin qu’il encourage à la vaccination, ce qu’il a fait.
Le Rav était à la tête de plusieurs associations de charité, dont Koupat Haïr, Lev Lea’him ou le Vaad Harabanim.
On raconte beaucoup d’histoires autour des bénédictions du Rav Kaniewsky. Au moment de la guerre du Golfe, il a promis qu’aucun missile ne tomberait sur Bné Brak, ville voisine de Tel Aviv. La même promesse a été faite pendant l’opération »Colonne de nuée ». Et en effet, c’est bien ce qu’il s’est passé.
Nombreux sont les particuliers qui ont vu, de leurs propres yeux, les miracles liés aux bénédictions du Rav. Ainsi, ce jeune couple désemparé à qui les médecins avaient annoncé que leur bébé à naître était condamné en raison d’une malformation cardiaque détectée à l’échographie. Le Rav Kaniewsky a reçu les futurs parents et leur a assuré : »le bébé est en bonne santé, il n’y a aucune malformation ». Le couple a insisté, a envoyé au Rav les examens et les diagnostics des médecins, mais le Rav n’a pas changé d’avis. Quelques heures après la naissance du bébé, les examens ont révélé, qu’en effet, le bébé était en parfaite santé.

Le Rav Kaniewsky recevait chaque Juif avec amour, et lui souhaitait la réussite. Un homme d’affaires très riche a raconté qu’il s’était rendu chez le Rav et lui avait proposé de donner la somme que le Rav lui dirait à la cause qu’il choisirait, parce qu’il voulait lui faire plaisir. Le Rav l’a regardé et lui a répondu : »Ce qui me ferait plaisir c’est que tu te laisses pousser la barbe, que tu ressembles à un Juif ». L’homme d’affaires n’en revenait pas, il a confié à son assistant : »J’ai donné à des dizaines de synagogues, de kollel, j’ai été voir des dizaines de rabbins, personne ne m’a jamais demandé cela. Pour moi, c’est beaucoup plus facile de donner des millions que de me laisser pousser la barbe ». L’homme d’affaires a promis au Rav Kaniewsky de s’efforcer de le faire.
Le Rav Kaniewsky a écrit des dizaines de livres. Le plus connu est »Dere’h Emouna » qui traite des questions liées aux lois qui dépendent de la terre d’Israël. Tout en se rendant disponible pour tout ceux qui le sollicitaient, le Rav a toujours fait de l’étude de la Torah la priorité de son ordre du jour. Il terminait chaque année le Shass de guémara. Son érudition n’avait d’égale que son humilité. Le Rav a vécu dans un humble appartement de Bné Brak jusqu’à la fin de ses jours.
Il a perdu sa femme Batsheva en 2011 et sa fille aînée, Hanna, en 2014. Tous ses enfants sont des personnalités reconnues dans le monde de la Torah.
Son enterrement aura lieu demain (dimanche) à Bné Brak, à 14h. Les forces de police se préparent à la venue de près d’un million de personnes, de tout le pays et de l’étranger. Les routes du centre du pays seront bloquées dès 7h demain matin afin de sécuriser le périmètre. 3000 policiers seront mobilisés pour l’événement. L’accès à la zone autour de Bné Brak ne sera possible que par des autobus spécialement affectés.
Barouh Dayan Haemet poir ce Tsaddik
Pour ce grand Tsaddik
ברוך דיין האמת
J’ai tellement d’admiration pour ce Grand de la Generation tellement erudit, tellement humble et qui laissait toujours sa porte ouverte pour ceux qui en avaient besoin