L’écrivain et prix Nobel de littérature Imre Kertesz est décédé à Budapest à l’âge de 86 ans des suites d’une longue maladie. Il était né à Budapest et fut déporté à Auschwitz puis à Buchenwald en 1944 lors de l’entreprise d’extermination des juifs hongrois. Ayant eu la chance de survivre à l’enfer, il revient à Budapest et se mit à écrire, notamment pour exorciser le traumatisme qu’il avait subi, étant le seul membre de sa famille à être resté en vie.
Il commença par une carrière de journaliste jusqu’à ce qu’il soit licencié du journal pour lequel il travaillait, qui était devenu l’organe du Parti communiste. Il se mit ensuite à la traduction d’auteurs et philosophes de langue allemande. Mais c’est le roman La Peste d’Albert Camus qui lui donna l’envie d’être écrivain, et il publia son premier roman largement autobiographique, « Être sans destin » en 1975.
Mis de côté par le régime communiste, Imre Kertesz continua à écrire et connut la consécration et la reconnaissance mondiale en 2002 en obtenant le prix Nobel de littérature, selon le jury « pour une œuvre qui dresse l’expérience fragile de l’individu contre l’arbitraire barbare de l’histoire. » Il fut le premier auteur de langue magyare a obtenir cette récompense.
Toute son oeuvre se résume dans cet extrait du diecours qu’il prononça lors de la cérémonie de remise du prix Nobel:
« »Si l’Holocauste a créé une culture – ce qui est incontestablement le cas -, le but de celle-ci peut être seulement que la réalité irréparable enfante spirituellement la réparation, c’est-à-dire la catharsis. Ce désir a inspiré tout ce que j’ai jamais réalisé« .
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