La commission de l’Alya, de l’Intégration et de la Diaspora, présidée par le député Guilad Kariv (Parti travailliste), s’est réunie aujourd’hui (dimanche) pour discuter de la politique du gouvernement israélien et de la Knesset à l’égard des partis d’extrême droite en Europe et de leur impact sur les communautés juives de la diaspora.
La réunion a été convoquée à la suite de la controverse suscitée par la convention sur la lutte contre l’antisémitisme, organisée par le ministère de la Diaspora et son ministre Amihaï Chikli, à laquelle ont été invités des représentants de partis ayant été associés par le passé à des positions antisémites.
Face à ces invitations controversées, quatre organisations juives – la communauté juive de Rome (CER), le Comité juif américain (AJC), l’Union des organisations juives d’Europe (EJC) et le Congrès juif mondial (WJC) – ont annoncé leur refus de participer à la conférence. Le représentant du gouvernement allemand pour les affaires juives et la lutte contre l’antisémitisme, Felix Klein, ainsi que le philosophe juif Bernard-Henri Lévy, ont également annulé leur participation.
Le député Kariv a vivement critiqué l’organisation de la conférence, déclarant : « Des représentants de partis d’extrême droite en Europe ont été invités à cet événement, ce qui provoque un profond malaise au sein des communautés juives. J’attends du gouvernement israélien qu’il prenne une position claire contre les idéologies antisémites. »
Volker Beck, président de l’Association d’amitié Allemagne-Israël, a également dénoncé cette initiative : « Il est difficile pour nous de voir le gouvernement israélien se rapprocher de politiciens aux positions antisémites. Si nous voulons réellement lutter contre l’antisémitisme, nous devons coopérer avec le courant politique dominant, et pas seulement avec l’extrême droite. »
Ariel Musicant, président du Congrès juif européen, a également critiqué cette convention: « 57 % des Juifs en Europe envisagent d’émigrer. Cette conférence est un coup de poignard dans le dos des Juifs d’Europe, car elle légitime des acteurs qui ne sont pas engagés en faveur des valeurs démocratiques. »
Le directeur général du ministère de la Diaspora, Avi Cohen Scali, a réagi : « Nous sommes pleinement coordonnés avec le ministère des Affaires étrangères, et tous les partis participants entretiennent des relations officielles avec Israël. L’objectif de la conférence est de créer des outils réglementaires pour lutter contre l’antisémitisme, et nous continuerons à soutenir les communautés juives à travers le monde. »
Ahava Spieler Reshef, responsable du département Europe au ministère des Affaires étrangères, a précisé qu’après le 7 octobre, les critères de coopération avec les partis politiques internationaux ont été mis à jour, exigeant notamment une condamnation explicite du Hamas et de l’attaque terroriste.
À l’issue du débat, la commission de l’Alya, de l’Intégration et de la Diaspora a appelé le ministère de la Diaspora à réexaminer la liste des invités à la conférence, en mettant l’accent sur les politiciens issus de partis aux racines antisémites. La commission a souligné la nécessité d’une politique gouvernementale prudente, qui ne confère aucune légitimité aux mouvements extrémistes, qu’ils soient de droite ou de gauche.