Dans un contexte mondial marqué par la montée de l’antisémitisme, une lueur d’espoir inattendue émerge des pays musulmans. Un rapport publié par le Centre d’études du judaïsme européen contemporain de l’Université de Tel-Aviv à l’occasion de la Journée internationale de la mémoire de l’Holocauste, met en lumière un phénomène encourageant : l’ouverture de nouveaux musées dédiés à la Shoah dans plusieurs pays musulmans.
En première ligne, l’Indonésie, plus grand pays musulman au monde, abrite désormais son « Musée indonésien de l’Holocauste » sur l’île de Sulawesi. À Dubaï, une exposition permanente baptisée « We Remember » honore la mémoire des victimes et des Justes. L’Albanie, quant à elle, a deux projets en cours : le « Musée Besa » à Tirana et le Musée de l’histoire des Juifs albanais à Vlora.
« Ces initiatives représentent une petite lumière, mais d’une importance capitale », souligne le Professeur Uriya Shavit, directeur du Centre. « Car le négationnisme et la propagande antisémite dans le monde musulman ne sont pas de simples distorsions historiques, ils incitent à la violence. »
À Dubaï, l’exposition permanente, créée par l’homme d’affaires Ahmed Al Mansuri, a déjà accueilli 2 500 visiteurs des Émirats et des pays du Golfe, ainsi que des milliers d’écoliers locaux. Fait notable : même après les événements du 7 octobre, seul un groupe scolaire a refusé la visite.
En Indonésie, le musée, fondé par le rabbin Ya’akov Baruch, a dû faire face à des défis. Malgré les appels à sa fermeture par des leaders islamiques, l’établissement poursuit sa mission éducative, accueillant environ 2 000 visiteurs depuis son ouverture.