Pendant l’année qui vient de s’écouler de plus en plus d’artistes et de célébrités israéliennes ont décidé d’afficher leurs opinions politiques de droite ou tendant vers la droite.
Jusqu’à maintenant, il était convenu que le monde culturel, en Israël comme ailleurs dans le monde, était un milieu de gauche. Les huées qui ont accueilli Miri Regev (Likoud) lorsqu’elle était ministre de la Culture étaient une preuve de la mainmise de la pensée de gauche dans ce monde.
Les très rares artistes de droite étaient déconsidérés et mis au placard.
Les choses changent, c’est ce que montre un reportage de la chaine 13. Ces derniers temps, de plus en plus osent affirmer haut et fort leurs idées, même si elles n’appartiennent pas au mainstream, à l’instar du rappeur Hatzel, qui est l’un des premiers à avoir toujours revendiqué fièrement ses opinions. Certains ont même changé de camp idéologique, ou se sont rapprochés de ceux qu’ils ont toujours combattu, comme Aviv Guefen.
Ainsi, lors de la marches des drapeaux à Jérusalem cette année, la mannequin, Nathalie Dadon, a défilé et affirmé le camp auquel elle s’identifiait. Elle reconnait que le fait d’exprimer des opinions de droite lui a valu des disputes, des inimitiés, certains de ses amis ont même coupé les ponts avec elle. Mais elle assume.
Ce jour-là on a aussi aperçu la star des enfants, Youval Hameboulbal, qui se décrit lui aussi comme un homme de droite désormais. Idan Raichel aussi semble pencher à droite, lorsqu’il dénonce, dans un long post sur FaceBook la perte de l’autorité israélienne sur les routes du sud du pays.
Le chanteur très populaire, Raviv Kanner a déclaré il y a quelques semaines être en faveur de la peine de mort pour les terroristes et le duo star des adolescents israéliens, Static et Ben El est monté sur scène avec Hatzel.
Selon ce dernier, ce qui a fait évoluer les mentalités et qui a donné du courage à ces célébrités, sont les derniers événements sécuritaires et en particulier les émeutes arabes dans les villes mixtes pendant l’opération ‘Gardien des Murailles’.
Par ailleurs, l’avénement des réseaux sociaux et leur généralisation permet aux artistes de mesurer le soutien du public. Avant, ils se fiaient à ce que leur recommandaient leurs agents ou leur entourage, maintenant ils savent en direct si leur prise de position leur nuit ou leur est bénéfique. Et comme le dit le comique Hen Mizrahi: ”qui va empêcher un artiste avec un demi-million de fans sur les réseaux sociaux de se produire?”.
Et c’est sans parler du succès auprès du public et donc de toutes les stations de radios confondues de chanteurs portant la kippa et aux textes parfois très spirituels, comme Ishay Ribo ou Hanan Ben Ari, qui remplissent les salles avec des dizaines de milliers de fans, dans tous les secteurs de la population.
Pour autant, encore beaucoup d’entre eux refusent de se dévoiler politiquement et préfèrent garder le silence. Ils savent que le terrain politique est un terrain miné qui peut aussi leur coûter cher. Le monde du show business en Israël commence à refléter les courants qui traversent la population et ne constitue plus le bloc idélogique homogène qu’il était.