Article d’Eden Levi-Campana
Le dimanche 19 janvier 2025, le Parc de la Maison Blanche à Marseille s’est métamorphosé en une scène d’un humanisme vibrant : « La Course des Enfants pour Kfir ». Marquant le deuxième anniversaire de Kfir Bibas, le plus jeune otage au monde, détenu par le Hamas depuis le 7 octobre 2023, cette manifestation, orchestrée par les collectifs Marseille Cassis_Bringthemhome et Collectif 7 octobre Marseille, a rassemblé près de 700 personnes, enfants et adultes. Chaque pas posé sur le sol du Parc de la Maison Blanche semblait tissé d’une offrande de rires, chaque souffle d’enfant, accompagné d’un adulte, portait un espoir partagé.

Les déguisements de super-héros arborés en hommage à Ariel, frère de Kfir et fervent admirateur de Batman, conféraient à l’événement une aura poétique. Les couleurs vives des costumes, contrastant avec la gravité de la cause, étaient comme une métaphore du triomphe de l’innocence et de l’imaginaire sur la brutalité du réel. Les participants arboraient également des bonnets orange, un détail poignant qui rappelait les cheveux roux de Kfir, insufflant une touche personnelle et émotive à cette mobilisation collective. Ce choix vestimentaire, chargé de symbolisme, témoignait de la volonté de ne pas oublier le visage lumineux de ce jeune enfant, malgré l’ombre de sa captivité.

Sous la houlette de Sandra Amar, Marion Ammar et Deborah Cohen, l’organisation de cette course fut une symphonie de générosité et de dévouement. Ces femmes, véritables artisanes d’un monde meilleur, ont insufflé à cette initiative une chaleur qui transcende les mots. Leur engagement a permis de transformer une journée ordinaire en une fresque d’espérance.

Lorsque trois ballons s’élevèrent dans le ciel marseillais, en écho à l’arrivée en Israël de Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Damari, libérées après 471 jours de captivité, l’émotion devint palpable. Ces ballons, frêles symboles de liberté, s’envolèrent comme des âmes retrouvant leur ciel natal. Leur trajectoire était un rappel puissant : aucune chaîne ne peut étouffer l’aspiration à la liberté.

Parmi les figures marquantes de cette manifestation, la présence d’Ara Khatchadourian, un athlète pour la Paix qui multiplie les chalenges et les bonnes actions. Que cette personnalité non juive choisisse de parrainer une telle cause, est la preuve éclatante que la solidarité transcende les frontières de l’identité. Dans un monde ébranlé par les tragédies, ce geste résonne comme une injonction à l’universel. Les Juifs d’Israël et de la diaspora aspirent, avec légitimité, à un soutien global face à l’horreur du 7 octobre. Khatchadourian incarne cette fraternité attendue, ce souffle commun qui fait vibrer les cœurs au-delà des différences.

Ainsi, cette journée, empreinte d’une gravité lumineuse, fut une ode à l’humanité et à son pouvoir de résistance face aux ténèbres. En chaque enfant qui courait, il y avait une étincelle de l’avenir, un engagement silencieux à ne jamais oublier, à toujours espérer.

Eden Levi Campana