Le P’tit Hebdo : Alain Michel, bonjour. Vous êtes le directeur des Éditions Elkana qui organisent les 22 et 23 décembre 2015 un séminaire intitulé « de la destruction à la renaissance ». Pourquoi ?
Alain Michel : Le jeûne du 10 tevet, qui tombe cette année le 22 décembre, est le jour du « kadish haklali » fixé par le Grand Rabbinat d’Israël depuis 1951 pour le souvenir des victimes de la Shoah dont la date du décès est inconnue. Plusieurs personnes se sont adressées à nous pour organiser des activités ce jour-là. Cependant nous avons pensé qu’il ne fallait pas rester que sur le deuil de la Shoah, mais parler également de cet autre grand événement de l’histoire juive du XXe siècle : la création de l’État d’Israël. Ainsi est née l’idée du séminaire, qui a pu être organisé grâce au partenariat et au soutien de plusieurs institutions francophones : votre journal, Le P’tit Hebdo, le moadon de la rue Yotam, le lycée de la Havat Hanoar et enfin l’AEI, les anciens EEIF en Israël.
LPH : Donc deux jours d’activités qui se déroulent dans plusieurs lieux.
A.M. : Effectivement, nous commençons le mardi matin par une visite que j’organise à Yad Vashem. L’après-midi, 10 rue Yotam, il y aura une conférence sur les différentes dates de commémoration de la Shoah. Le soir, au Centre Frankforter, 80 derekh Bet Lehem, nous organisons une projection du film « Le maquis des Juifs » d’Ariel Nathan, un film d’interviews réalisé par des enfants de combattants juifs, et dont il s’agit de la première projection en Israël. Le mercredi matin, toujours au Centre Frankforter auront lieu deux conférences, l’une sur l’existence ou non d’un lien entre la Shoah et la création d’Israël, l’autre par Simy Epstein sur le plan de partage de l’ONU de 1947. Ce plan de deux états était-il réalisable ou non ? L’après-midi Benny Benichaï entraînera les participants sur les traces des combats de l’indépendance à Jérusalem.
LPH : Le séminaire se termine avec une personnalité hors norme.
A.M. : Effectivement, nous avons pensé qu’il fallait conclure avec un homme qui symbolise par lui-même la Shoah et la Renaissance. Noah Klieger est le dernier survivant des « boxeurs » d’Auschwitz et le dernier membre vivant de l’équipage de l’Exodus. En fin d’après-midi nous proposons aux jeunes Francophones de 15 à 20 ans de le rencontrer à la Havat Hanoar, 24 rue Shay Agnon, autour de son expérience d’Auschwitz. Nous lui rendrons hommage le soir à Frankforter à travers un récit-interview en direct animé par Jean-Charles Zerbib, président de l’AEI, et moi-même. Il reste peu de ceux qui ont construit ce pays et c’est une occasion à ne pas manquer. À noter que certaines activités sont gratuites, d’autres payantes, et que l’inscription est obligatoire pour les deux visites. Nous espérons que les Juifs francophones sauront montrer leur intérêt pour ce passé à la fois douloureux et exaltant, et rendre hommage à ceux qui sont morts ou ont lutté pour que le peuple d’Israël vive.
Renseignements et inscriptions : 0507906449 ou 0547686356, email : [email protected], site : www.editionselkana.com