L’alya de David Antonelli fait inévitablement penser à Avraham Avinou. Lorsqu’il arrive en Israël, en 2015, David n’est pas Juif, mais il désire ardemment se convertir. C’est ce projet de vie qui l’amène en Israël.
Il retrace avec nous son histoire, d’Ajaccio à Netanya.
Des questions, la recherche de réponses
David est né et a grandi à Ajaccio, dans une famille chrétienne. Etait-il pratiquant ? La réponse est, selon lui, difficile à donner : ”Dans le catholicisme, la pratique est assez limitée. Etre pratiquant ne signifie pas grand-chose. Alors oui, j’allais de temps en temps à la messe le dimanche et je suivais des cours de catéchisme”.
Lorsque sa mère décède en 2005, David n’a que 24 ans. ”Quand on vit des moments aussi intenses et douloureux, on se pose des questions”, nous raconte-t-il, ”je trouvais que dans le catholicisme, il y avait des lacunes sur les questions existentielles voire des incohérences”. Curieux et animé par l’envie de savoir, David se penche dans différentes lectures, notamment les Evangiles. ”C’est là que j’ai compris que cette religion trompait ses croyants, les textes contiennent beaucoup d’incohérences”.
La religion catholique ne le définit plus. Il décide de continuer à se cultiver et à lire, beaucoup. ”Je cherchais mon identité spirituelle, je me posais beaucoup de questions existentielles sur D’ieu”. Il va s’intéresser à différentes spiritualités, mais rien ne lui parle. Jusqu’au jour où il découvre, sur internet, un cours de Torah.
”Je me suis tout de suite senti connecté”, se souvient-il, ”je ne pouvais plus m’intéresser à autre chose. J’écoutais des cours pendant des heures d’affilée, mon âme était en demande et je me retrouvais complètement dans la Torah”.
Affronter ses doutes et le regard des autres
David nous explique qu’en Corse, on vit un peu sous le regard de son entourage. ”Les amis, la famille ne comprenaient pas que je remette en cause les croyances dans lesquelles j’avais été élevé”.
Mais, il ne lâche pas pour autant. Il décrit le malaise qu’il ressentait dans cet environnement qui avait été le sien pendant un quart de siècle. ”Avant même de prendre la décision de me convertir, je portais une Etoile de David autour du cou”. Ce geste ne manquait pas de susciter l’étonnement autour de lui, mais qu’importe.
David ne se lance pas dans son projet de conversion sur un coup de tête. Il lui a fallu du temps et de la réflexion avant de comprendre que c’était ce qu’il devait faire. ”Je me souviens que j’ai beaucoup prié D’ieu pour qu’Il lève mes derniers doutes. Et même lorsque j’ai décidé, j’avais toujours quelques angoisses. Il faut avoir beaucoup de foi et être persuadé que c’est ce qu’Hachem attend. Au bout de ce cheminement, j’étais prêt, j’ai foncé”.
Vers le pays que Je t’indiquerai
La vie de David en Corse, a été, par hasard, toujours tournée vers Israël. Mais, on le sait, le hasard n’existe pas… Il se trouve qu’avant même de penser à se rapprocher du judaïsme, David présidait l’association Corse-Israël. ” J’ai toujours voulu, en tant que non Juif, m’investir pour défendre la vérité sur Israël. Dans le cadre de ces fonctions, je suis venu à Netanya”.
Netanya, il y arrivera aussi en tant qu’instructeur de Krav Maga. Il donne des cours en France et vient en Israël, à ce titre.
Et c’est à Netanya également qu’il effectuera sa conversion auprès du Rav Nakache, en 2015.
Sa vocation pour la hasbara, son amour d’Israël l’aideront aussi à rencontrer son épouse. “Elle a grandi à Netanya, mais a vécu l’essentiel de sa vie à Paris. Elle m’avait vu sur des vidéos sur internet. Pour ma part, je savais aussi qui elle était puisqu’elle était très active dans la hasbara, et que je la suivais”. C’est une amie commune qui leur a permis de se rencontrer. ”J’ai demandé si je pouvais la rencontrer alors que j’étais de passage en France. Entre deux vols, j’ai pu faire sa connaissance. Nous sommes restés en contact téléphonique pendant 6 mois. Dès que j’ai terminé ma conversion, nous nous sommes mariés”.
Aujourd’hui, David est heureux de réaliser son projet de vie en Israël, même si ce n’est pas toujours facile, notamment sur le plan professionnel. ”Il faut s’accrocher, mais je sais que les portes s’ouvriront, là encore”.
Sa conversion a très bien été acceptée par son père et son entourage familial. ”Je suis fier d’être converti, je sais la place que les convertis ont dans le peuple d’Israël, Avraham lui-même, a été le premier. A mon humble niveau, j’essaie d’enseigner la Torah et de mettre en valeur ces âmes issues d’Avraham et Sarah et qui contribuent à transformer l’obscurité en lumière”.
Guitel Ben-Ishay
Bravo David , un parcours digne de la paracha Lekh Leha