La crise économique et financière dans laquelle s’enfonce l’Iran des suites des sanctions américaines a fait une victime politique de plus. Après l’éviction il y a deux semaines du ministre du Travail Ali Rabiie, c’est le ministre des Finances Masoud Karbasian qui a été limogé dimanche par le Parlement. Il s’agit d’un revers de taille pour le gouvernement du président Rohani.
Selon l’agence de presse Tasnim, ce mécontentement exprimé par le Parlement fait suite à la chute vertigineuse de la monnaie iranienne face au dollar, à la flambée des prix des produits importés qui en résulte, au chômage en hausse mais aussi aux mesures impopulaires ou insuffisantes prises par le gouvernement pour tenter de freiner la chute de l’économie. La constitution iranienne permet au Parlement de désavouer des ministres et de les limoger.
La fronde des parlementaires ne s’est pas uniquement dirigée vers le ministre des Finances. Des voix se sont élevées contre le président Hassan Rohani lui-même, lui reprochant notamment l’utilisation à mauvais escient des ressources financières de l’Etat. Le président iranien doit se présenter mercredi devant le Parlement pour répondre aux questions concernant la politique économique qu’il mène et qu’il compte adopter dans l’avenir pour tenter de lutter contre cette crise.
Hormis les deux ministres limogés, le président de la Banque centrale d’Iran, Valiollah Seifm avait été « remercié » à la fin du mois de juillet sur ordre du président Rohani.
On peut dire que la nouvelle politique américaine face au régime des ayatollahs commence à produire ses fruits avec des fissures politiques de plus en plus visibles qui se dessinent au sein du pouvoir en parallèle à la dégringolade de l’économie du pays.
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