REVELATIONS. EN ISRAËL. Jonathan Rouach (Co-fondateur de IsraelValley) est devenu avec sa société “Bits of Gold” le leader israélien incontesté de la transaction sur les Bitcoins.
En toute discrétion (qui frôle parfois le “Secret Défense”!) il travaille actuellement avec des équipes israéliennes et américaines (New York) pour développer la technologie Blockchain. Une course contre la montre est lancée. Ce n’est pas du tout lié au hasard. Selon (1) : “Pourquoi tout le monde, de Barclays à Orange en passant par le Nasdaq, investit dans la technologie Blockchain, clé de voûte de la cryptomonnaie Bitcoin ? Florian Graillot, d’AXA Strategic Ventures livre des éléments de réponse dans un article publié sur TechCrunch. Il y explique le potentiel inédit de la technologie, qui pourrait soutenir de nombreuses innovations en matière de décentralisation. Les domaines de la banque et de la finance ne sont pas les seuls concernés. L’authentification des achats immobiliers, des données personnelles, et même des œuvres d’art pourrait en bénéficier”.
A SAVOIR. La chaîne de blocs (en anglais : blockchain) est une base de données distribuée qui gère une liste d’enregistrement protégés contre la falsification ou la modification par les nœuds de stockage. À proprement parler, une blockchain est un historique décentralisé des transactions effectuées depuis le démarrage du système réparti.
Entre Internet (TCP-IP) et la blockchain existent des parallèles puisque ce sont tous les deux des protocoles permettant la création d’une infrastructure décentralisée. Néanmoins, là où Internet transfère des paquets de données d’un point A à un point B, la blockchain permet à la « confiance » de s’établir entre des parties distinctes. La blockchain – et l’ensemble des protocoles décentralisés de vérification des échanges – pourraient avoir un impact très important pour les États, qui se trouvent questionnées dans le monopole de la monnaie et des transactions financières, mais aussi pour les banques et l’économie tout entière.
EN FRANCE. Selon (1) : “La Caisse des Dépôts sonne la mobilisation générale autour de la technologie à l’origine du Bitcoin. La vénérable institution a lancé un laboratoire d’innovation sur la technologie “blockchain” qui réunit onze partenaires dont AXA, BNP Paribas, le groupe BPCE, CNP Assurance et le Crédit Agricole, représentant les acteurs de la banque.
En renfort, quelques start-up spécialisées ont été associées à l’initiative, aux côtés des pôles de compétitivité Finance innovation du Cnam et de l’association Croissance Plus. Cette initiative se concrétisera en janvier 2016.
L’objectif affiché est “de mutualiser les démarches d’exploration et évaluer in fine le potentiel des usages concrets de cette technologie”. Il ne s’agit pas seulement d’étudier l’opportunité représentée par cette révolution mais d’évaluer aussi son potentiel de menace sur l’activité d’intermédiaire bancaire et financier.BNP Paribas estimait récemment dans une note interne que la technologie pourrait priver de leur utilité les organismes financiers actuels.
La technologie blockchain utilisée par la monnaie virtuelle marque en effet une rupture technologique profonde. “Il s’agit d’une sorte de protocole social qui pourrait constituer la base d’une nouvelle étape dans la désintermédiation financière et une redéfinition des tiers de confiance que sont notamment les banques et les assurances” n’hésite pas à indiquer la Caisse des Dépôts.
Techniquement, la technologie rend possible la création d’un vaste réseau informatique financier sur le modèle d’Internet, sans hiérarchie ni contrôle central. Comme on envoie un email sur Internet, tout un chacun y accéderait pour effectuer soit des paiements, des échanges d’argent (comme pour le Bitcoin) ou des achats d’actions, le tout étant sécurisé par un système d’authentification décentralisée ultra-rapide et peu coûteux. La crainte des banques est de voir cette logique se substituer à leur rôle d’intermédiaire obligé, dépositaire de l’authentification nécessaire pour valider des transactions électroniques liées à des flux financiers.
La Caisse des Dépôts se sent concernée (et menacée) en tant que tiers de confiance reconnu dans le monde de la finance. Sa filiale Arkhinéo assure déjà l’archivage à valeur probante de tous types de documents électroniques.
Outre-Atlantique, devant cette menace potentiellement disruptive affectant leur coeur de métier, la mobilisation générale de la finance a été décrétée. Plusieurs acteurs de renom (Nasdaq, Visa, Citibank) ont investi dans Chain, une société californienne de technologie presque inconnue qui travaille sur la technologie “blockchain”. L’opérateur Orange, qui a des ambitions dans les services de transfert d’argent, les a rejoint comme investisseur.
Une autre initiative réunit notamment IBM, la bourse de Londres et les banques américaines JP Morgan et Wells Fargo. Ensemble, ces puissantes sociétés vont réfléchir, en s’appuyant sur la technologie “blockchain”, à de nouveaux systèmes d’authentification des transactions bancaires et financières.
Tout récemment, Goldman Sachs a déposé un brevet pour développer une crypto-monnaie qui sera appelée SETLCoin pour sécuriser certaines transactions en permettant des règlements quasi-instantanés sur les marchés financiers”. Par Frédéric Bergé.
Source: (1) http://www.usine-digitale.fr/editorial/blockchain-est-la-nouvelle-technologie-de-rupture-et-pas-seulement-pour-la-finance.N355613