La partie maritime entre Israël et le Liban est riche en gaz. Les Israéliens ont déjà découvert plusieurs gisements qu’ils exploitent et c’est maintenant au tour du dernier, le gisement ”Karish”.
Ces jours-ci la plate-forme qui doit permettre d’extraire le gaz doit arriver et c’est la compagnie britannique Energian qui est chargée de son exploitation.
Seulement voilà, les gains énergétiques et économiques des gisements de gaz commencent à faire des jaloux au pays des Cèdres. Hassan Nasrallah, dans son discours à l’occasion de l’anniversaire du retrait des troupes israéliennes du sud Liban, a déclaré que le Liban pourrait devenir une puissance énergétique et qu’il ne fallait pas hésiter à aller forer en mer, même au prix d’un conflit avec Israël.
Le gisement Karish est celui qui allume toutes les tensions. Il est situé sur une partie de la mer qui est à la frontière entre les eaux territoriales israéliennes et libanaises. Il n’en fallait pas plus aux autorités libanaises pour prétendre à la propriété du gisement, qui, comme dit ci-dessus, doit commencer à être exploité par les Israéliens dans les prochains mois.
Ces jours-ci, le ton est monté d’un cran et le Président libanais mais aussi le Premier ministre par intérim sont intervenus pour revendiquer ce gisement de gaz. ”L’ennemi israélien tente de créer une nouvelle crise en prenant le contrôle des richesses maritimes libanaises, en installant une situation de force sur le terrain dans des zones où le Liban ne renoncera pas à ses droits, c’est très dangereux”, a déclaré le Premier ministre par intérim, Najib Mikati.
Rappelons que le Liban est en proie à une crise économique très grave: les Libanais subissent des coupures de courant régulièrement et doivent parfois se contenter de quelques heures d’électricité par jour. Un gisement comme celui de Karish leur permettrait d’une part de solutionner leur problème d’alimentation mais servirait aussi de levier pour tenter de sortir le pays du marasme économique dans lequel il est plongé.
En Israël, on avait proposé depuis plusieurs années, un partage de cette partie du territoire marin entre les deux Etats, mais les négociations entre les deux pays n’ont jamais avancé.
Quoi qu’il en soit, les Israéliens rejettent en bloc les revendications libanaises, ils précisent que ”Karish” se situe entièrement dans les eaux territoriales israéliennes reconnues par l’ONU.
Aujourd’hui, l’Etat hébreu craint pour la sécurité de sa plateforme qui est menacée par le Hezbollah. Le responsable libanais des négociations sur les frontières maritimes a déclaré hier: ”La réaction à cette décision est entre les mains du Hezbollah et de l’Etat”.
La semaine dernière, le gouvernement israélien a décidé d’un périmètre de sécurité autour de la plateforme au sein duquel, il sera interdit de naviguer. Cette zone de sécurité permettra de voir les menaces arriver et de s’y préparer. Par ailleurs, il est aussi question d’installer une batterie du dôme de fer près de la plateforme afin de la protéger d’éventuels missiles du Hezbollah.
D’après un responsable israélien, ces revendications soudaines du Liban viseraient à détourner l’attention de la population des sérieux problèmes que rencontre le pays.