« L’onde de choc » provoquée par changement radical des paramètres opéré par Donald Trump et Binyamin Netanyahou au Proche-Orient est-elle en train d’ébranler les certitudes françaises ? Sur le conflit israélo-‘palestinien’, cela fait plus de cinquante ans que la position de la diplomatie française est invariablement la même, avec une exigence des plus saugrenues et illogiques : des négociations entre Israéliens et Palestiniens mais avec une solution déjà dessinée d’avance par Paris : retrait d’Israël de la Judée-Samarie et création d’un Etat ‘palestinien’ avec une partie de Jérusalem comme capitale. Les raisons de la politique étrangère française sur cette question en sont multiples : intérêts économiques français dans le monde arabe, complexe d’ancienne puissance coloniale, vieille tradition antisémite du Quai d’Orsay, volonté de flatter l’important électorat musulman en France ainsi qu’un refus de prendre en compte les soubassements réels de ce conflit vieux d’un siècle, et non de 53 ans.
L’inversement des priorités géopolitiques qui s’est produit dans la région pose un choix à la diplomatie française : observer ce qui se passe depuis les tribunes ou prendre part au mouvement de l’Histoire. La révolution des esprits qui s’est engagée dans la région depuis la publication du Plan Trump a notamment permis de mettre nettement en lumière la tradition de refus systématique de la partie « palestinienne » et à l’inverse la volonté d’une partie du monde arabe sunnite de se défaire des positions figées du passé et de profiter désormais de ce qu’Israël peut lui offrir dans tant de domaines.
La France, qui a toujours rêvé de jouer un rôle dans cette région où elle fut très présente, commence peut-être à réaliser qu’elle doit elle-aussi faire son aggiornamento quant à ses positions diplomatiques pour cette région. On l’a vu avec une certaine évolution bienvenue du président Emmanuel Macron face à la duplicité et la nocivité du Hezbollah au Liban, et certains signes récents et encourageants sont à noter dans son l’approche française quant à une solution au conflit israélo-‘palestinien’.
Après la signature des accords de normalisation entre Israël et deux pays du Golfe, la réaction française était encore sur la ligne traditionnelle : Paris saluait cette évolution mais rajoutait dans la foulée qu’elle « devait permettre la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de l’établissement de deux États dans le cadre du droit international et des paramètres agréés, qui est la seule option pour permettre une paix juste et durable dans la région ».

Un changement a par contre été perceptible jeudi dernier lors d’une conférence en ligne organisée par le centre Elnet, qui promeut les relations entre Israël et l’Europe. Invité d’honneur, l’ambassadeur de France en Israël Eric Danon a tenu des propos qui n’ont pas manqué de soulever l’intérêt, sachant qu’en matière de diplomatie, chaque mot qui est dit ou n’est pas dit revêt de l’importance : « Nous n’allons pas négocier à la place des Palestiniens. C’est une question bilatérale et nous sommes simplement là pour dire qu’il faut prendre en compte la nouvelle situation et retourner à la table des négociations », rajoutant cette phrase encore inimaginable il n’y a pas si longtemps : « Maintenant, personne ne sait ce qu’il y aura à la fin de l’histoire : un État, deux États ou pas d’État ». Sans doute conscient de la portée de ses propos, l’ambassadeur s’est empressé de préciser : « Ce que nous préférons, et ce que nous considérons comme étant la meilleure solution, est une solution à deux États. Cela signifie-t-il que nous ne devrions pas être d’accord sur autre chose ? Pas du tout. Nous pouvons accepter toute solution si les Palestiniens et les Israéliens s’accordent dessus. »
Entre la position traditionnelle de la « seule solution possible » et celle plus réaliste évoquée par Eric Danon, il y a un abîme qui n’aura échappé à personne.
Selon Denis Bauchard, un ancien ambassadeur aujourd’hui conseiller pour le Moyen-Orient à l’Institut français des relations internationales (IFRI), cité dans le magazine Le Point qui a consacré un article à cette question, « la France commence à se ranger derrière la vision américaine exprimée par le président Donald Trump qui est d’encourager les parties à négocier mais sans exiger ni imposer une solution toute faite et surtout irréaliste. »
Lors de cette conférence en ligne d’Elnet, l’ambassadeur de France a expliqué cette évolution de la vision française par rapport à ses positions traditionnelles : « Il y a six mois, personne n’aurait imaginé qu’Israël et les Émirats arabes unis signeraient les accords d’Abraham. Ce n’est donc pas une question de mantra, mais de situation qui a changé. Car le Moyen-Orient a totalement changé, à cause de la position des États-Unis, de l’Iran, de la Turquie, parce qu’Israël est devenu une nouvelle puissance régionale, et en raison de la fatigue vis-à-vis de la question palestinienne. »
Un constat que Binyamin Netanyahou a fait depuis fort longtemps sans pour autant trouver d’oreille attentive, mis à part à Washington depuis 2016.
Également cités dans l’article du Point, deux diplomates français abondent dans le sens de l’ambassadeur : « La difficulté pour la diplomatie française est de continuer à rappeler que la solution à deux États est la bonne alors que l’on voit de plus en plus qu’elle est devenue irréaliste sur le terrain » déclare l’un d’eux. L’autre constate : « Ce que l’ambassadeur de France a dit est une évidence. Si jamais Israéliens et Palestiniens arrivent à négocier une autre solution, nous n’allons pas la leur refuser sous prétexte qu’elle n’est pas conforme aux paramètres d’il y a cinquante ans (…) l’urgence est à la reprise des négociations directes entre les deux parties (…) Ce qui a été dit n’est pas innocent dans le sens où chacun doit prendre ses responsabilités. Les Palestiniens n’ont jamais été si faibles et ils sont en train de tout perdre : voilà la réalité des choses. »
Ce changement de ton et de vision a également été remarqué du côté « palestinien », d’où le constat d’un diplomate de Ramallah » : « Le fait que l’ambassadeur de France ne mentionne plus comme base la référence au droit international représente un inquiétant précédent. Nous sommes en train d’assister à un début de changement de paradigme en France vis-à-vis de la question palestinienne, qui était autrefois sa priorité. »
Malgré les dénégations françaises, un « changement de disquette » est en train de se produire à Paris. Lors de son discours devant l’Assemblée générale à l’Onu, le président Macron a certes évoqué le conflit israélo-palestinien mais il a parlé d’une « négociation décisive qui permette aux Palestiniens de disposer enfin de leurs droits ». Pas de référence à un « Etat palestinien ». Tout comme d’ailleurs dans le texte des Accords d’Abraham signés à Washington.
Si la France tient à « conserver son rang glorieux parmi les nations », selon le terme usité dans les prières récitées dans les synagogues, et si elle tient à jouer un rôle constructif au Proche-Orient, elle se doit de poursuivre et approfondir ce changement imposé par les réalités sur le terrain. Depuis 1967, les offres de médiation de Paris ont été très souvent élégamment conduites par les gouvernements israéliens du fait de ses positions nettement pro-palestiniennes et de la rigidité de sa vision d’une issue au conflit, déconnectée des réalités et de la vérité historique.
Voyant que de plus en plus de pays arabes se montrent fatigués et irrités par l’attitude négative de leurs « frères » (voir par exemple l’interview saisissante du prince saoudien Bander ben Sultan), la France ne peut plus se permettre d’être plus royaliste que le roi, soutenir à bras-le-corps une cause factice qui commence à se dégonfler et vouloir imposer des solutions irréalistes et dangereuses pour Israël.
Après vingt ans de combat sisyphéen, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a réussi à inverser totalement la donne dans l’équation du conflit : ce n’est pas la paix avec les ‘Palestiniens’ qui ouvrira la voie à la normalisation avec le monde arabe, comme l’Union européenne ou les Démocrates américains le martèlent encore, mais au contraire la paix avec le monde arabe qui convaincra peut-être l’Autorité Palestinienne à revenir à la table des négociations et modérer ses exigences insensées.
On ne pourra donc que se réjouir d’un changement de cap salutaire de la diplomatie française si celui-ci se confirme.
Photo Haïm Zach / GPO
Il est très difficile (mais pas impossible) pour quelqu’un qui a vendu son corps de s’arrêter.
Pour cela la France n’a pas les moyens (financiers d’abord) car elle a perdu depuis de Gaulle son independence financière (surtout vis a vis des pays arabes) et surtout politique (il y a trop d’électeurs français musulmans antisémites).
En resume la France est trop rongée par le cancer musulman pour pouvoir espérer avoir une politique equitable dans le monde.
Il y a 20 ans, c’était limite mais faisable: plus aujourd’hui.
La France a vendu son âme, son corps et sa culture pour quelques petrodollars.
IL ne lui reste plus qu’a mourir, et qui sait de ses cendres, renaîtra peut-être une vraie république démocratique vomissant de toute part les extrémistes et n’acceptant plus la corruption politique quel qu’en soit l’intérêt financier.
Un serpent demeure et reste un serpent.
Un Collabo , c’est du kif au même.
Faut absolument rester en éveil et analyser en profondeur toutes , les propositions, opérations , demande de réunion pour mettre à plat , quoi ????
Je dis qu’il faut rester sur ses gardes et se méfier….
Vous voulez vraiment rehabiliter la France ?
Ce sera impossible.! Il est trop tard !
Tant pis pour elle !