Le Premier ministre a donné une conférence de presse quelques heures avant la fin du délai légal pour le vote du budget. Il a reconnu que des élections étaient désormais quasi-inéluctables tout en rappelant qu’il s’était régulièrement exprimé contre la tenue d’élections. Il et en a imputé la responsabilité à Benny Gantz qui pour de raisons internes à son parti a fait marche arrière lundi sur le compromis conclu avec le Likoud : “Benny Gantz a capitulé devant Avi Nisenkorn” a regretté Binyamin Netanyahou qui a rappelé que le Likoud ne pouvait accepter les initiatives politiques du ministre de la Justice en direction d’une “dictature des fonctionnaires”.
Binyamin Netanyahou s’est toutefois dit certain de remporter les élections si elles ont lieu pour deux raisons selon lui : premièrement, la population verra selon lui quels sont les acquis de sa politique et qui est le plus apte à diriger le pays : des millions de vaccins, des accords de paix, la politique ferme contre l’Iran, la transformation d’Israël en puissance économique et technologique etc. Et deuxièmement, il a indiqué que le choix sera entre un gouvernement vraiment de droite et un gouvernement de gauche dirigé par Yaïr Lapid. Binyamin Netanyahou a rajouté qu’aucun des candidats de droite (sans les nommer) qui entend le remplacer ne pourra former de gouvernement sans Lapid et la gauche. Il a également dit que seul un gouvernement net de droite pourra engager les réformes nécessaires dans le système judiciaire.
Lors de la séance des questions, le Premier ministre a également évoqué la crise du Corona. Il a annoncé qu’un nouveau confinement général est quasi-inéluctable à cause de la forte remontée de la courbe de la maladie mais il a réfuté les accusations “d’échec” de la politique menée par le gouvernement en apportant des chiffres de comparaison entre Israël et d’autres pays, notamment européens, notamment sur la mortalité et les mesures prises pour conjurer le virus. Binyamin Netanyahou a aussi insisté sur le fait qu’Israël fait partie des premiers pays au monde qui ont reçu le vaccin ce qui ne fera l’un des premiers pays à sortir de la crise du Corona.
Photo Olivier Fitoussi / Flash 90
A l’origine de cette proposition de compromis concernant les prérogatives du ministre de la Justice, l’ancien ministre (de la Justice notamment) Haïm Ramon, qui a été nommé médiateur de la dernière chance entre le Likoud et Bleu-Blanc. Ramon a des idées bien arrêtées sur les pouvoirs excessifs que s’est arrogés le système judiciaire depuis la « révolution » judiciaire opérée par l’ancien président de la Cour suprême Prof. Aharon Barak dans les années 1990. C’est dans cet esprit que Haïm Ramon a proposé de réduire les prérogatives d’Avi Nisenkorn, ce dont ce dernier ne veut pas entendre parler, d’où cette crise avec son chef de parti.