Votre fille de 10 ans vous questionne sur les otages et vous ne savez pas comment aborder ce sujet sensible avec elle ? Votre fils de 6 ans s’inquiète des infiltrations et des roquettes, et vous ne trouvez pas les mots justes pour le rassurer ? L’association Goshen a rédigé un fascicule proposant des explications claires et simples sur la guerre pour vous aider à parler de ces sujets avec les enfants.
Que dit-on quand les mots ne suffisent plus ?
L’association Goshen, fondée en 2014 par des pédiatres israéliens, a ciblé la nécessité de promouvoir la santé physique et mentale, le développement et le bien-être des enfants. Cette association travaille en collaboration avec les systèmes de santé, et les ministères de la Santé et des Affaires sociales. « Nous avons été inondés de questions de la part de nos amis et d’autres professionnels sur la façon de parler de la situation aux enfants. Comment leur expliquer tous ces mots effrayants qui sont entrés dans notre vie ? Quand les enfants entendent des choses qui ne sont pas bien formulées, ils imaginent une réalité encore plus grave que ce qu’elle est », explique Hava Gadassi, pédiatre et directrice médicale de Goshen. Cette réflexion a conduit les membres de Goshen à rédiger un livret à destination des parents d’enfants de maternelle et d’école primaire – il n’est pas destiné aux enfants souffrant d’un traumatisme grave et complexe suite aux événements survenus pendant la guerre. Une version française en a été publiée, avec les mots définis écrits en hébreu phonétique.
Six principes
Le guide de l’association Goshen propose d’abord six principes à destination des parents pour parler de ces sujets sensibles avec les enfants. « Vos enfants sont au courant des informations même si votre télévision n’est pas allumée ou que vous n’avez pas abordé le sujet devant eux. Ils entendront les nouvelles à l’école ou ailleurs. Il est préférable qu’ils en parlent avec vous d’une façon appropriée à leur âge », affirme Hava Gadassi. Le fascicule de Goshen présente les mots à utiliser et la manière dont il faut mener cette conversation. Les médecins recommandent avant tout de dire la vérité (parfois pas toute la vérité) aux enfants, tout en veillant à trouver les mots justes pour qu’ils continuent à se sentir en sécurité. « Le lexique propose des phrases toutes prêtes qui peuvent aider et servir de base de conversation avec les enfants », poursuit Hava Gadassi. Les pédiatres de Goshen suggèrent de laisser les enfants parler et diriger la conversation. « C’est très important de leur transmettre de la confiance, en leur faisant un câlin, par exemple, ou même seulement par un contact visuel. À la fin de la conversation, il faut leur demander comment ils se sentent et s’ils ont d’autres questions », ajoute la directrice médicale de Goshen.
Un lexique adapté aux enfants
« Nous avons choisi des mots souvent entendus ces derniers jours et qui n’étaient pas courants jusqu’aux récents évènements. Pour chaque mot, nous proposons plusieurs options d’explications, en fonction du niveau de compréhension des enfants », précise la pédiatre. Ce lexique a été conçu en partenariat avec des psychologues pour enfants. Y figurent les mots « infiltration », « prisonniers », « otages », « terroristes », « alerte », « roquette », « mobilisation d’urgence » et « enterrement ». Depuis sa mise en circulation, le fascicule a déjà été consulté par 25 000 personnes. Goshen a reçu d’excellents retours de parents, mais également de psychologues et d’assistantes maternelles.
Portail de l’association Goshen : gadalta.org.il