Le Wall Street Journal a révélé ce lundi les dessous de la vaste campagne de recrutement menée par le Hamas pour reconstituer ses forces, fortement affaiblies par l’offensive israélienne. À la tête de cette initiative se trouve Mohammed Sinwar, frère de l’ex-leader de l’organisation Yahya Sinwar, devenu la nouvelle figure centrale du Hamas à Gaza.
Selon le quotidien américain, le Hamas cible particulièrement les jeunes Gazaouis sans expérience militaire, leur proposant nourriture, aide humanitaire et soins médicaux en échange de leur engagement. Les recrutements s’effectueraient notamment lors de funérailles et de rassemblements de prière, avec une concentration particulière dans le nord du territoire.
Les nouvelles recrues, dont le nombre oscillerait entre plusieurs centaines et quelques milliers selon les sources, sont principalement déployées dans des opérations nécessitant peu d’entraînement, comme le tir de roquettes antichar. Elles opèrent en petites cellules autonomes, privilégiant les tactiques de « hit-and-run ». Si elles sont plus ou moins désorganisées, ces opérations de guérilla urbaine n’en font pas moins des ravages dans les rangs de Tsahal : 11 soldats ont été tués au cours des dix derniers jours à Gaza.
Cette stratégie de recrutement pose un défi majeur pour Tsahal. En effet, le Hamas parvient à réinvestir des zones précédemment nettoyées, forçant l’armée israélienne à y retourner régulièrement, dans un cycle d’opérations répétées. Plusieurs responsables militaires ont mis en avant ces derniers jours le fait que l’organisation recrute beaucoup plus rapidement que Tsahal n’élimine les terroristes à Gaza.