Dès le départ, on nous avait annoncé la couleur : la coalition formée par Yaïr Lapid et Naftali Bennett est « complexe ». La réunion d’antagonismes et l’étroitesse de la majorité qui ne dipose que de 60 députés, laissait présager quelques casse-têtes.
Et depuis l’entrée en fonction de ce gouvernement, il est vrai que les tensions se sont senties à plusieurs reprises.
La semaine qui vient de s’écouler en a encore donné l’exemple, puisque le parti Ra’am a décidé de boycotter la séance de vote des lois car il n’avait pas obtenu que les avantages fiscaux accordés aux conseils régionaux bédouins soient également accordés aux villages illégaux qui se trouvent sur le territoire de leur juridiction.
Ainsi, la séance de lundi dernier à la Knesset a été écourtée, de même que celle de mercredi. En effet, en l’absence du vote des députés du parti Ra’am, la coalition ne peut espérer faire passer presqu’aucune loi. Elle a donc préféré les retirer de l’ordre du jour plutôt que d’essuyer une défaite.
Cette ambiance retarde considérablement le vote des lois, et à trois semaines de la fin de la session d’hiver de la Knesset, plusieurs partis de la coalition ne sont pas parvenus à faire voter des projets phares.
Yamina, par exemple, est toujours en difficulté pour le vote définitif de la loi sur la citoyenneté. Si elle est passée en première lecture avec le soutien des députés de l’opposition, Ayelet Shaked peine encore à convaincre les membres de sa coalition
De son côté Tikva Hadasha n’a pas encore réussi à faire adopter la loi qui prévoit la limitation du nombre de mandats pour un Premier ministre. Comme il s’agit d’un amendement à la Loi fondamentale, elle nécessite une majorité de 61 députés. Les députés de la Liste arabe unifiée devraient voter en faveur mais pour le moment, ils s’abstiennent de prendre position.
La députée Sharen Haskel (Tikva Hadasha) se bat pour faire passer sa loi sur la légalisation du cannabis. Là encore, c’est le parti Ra’am qui met des batons dans les roues. Après s’être opposé à cette loi dans un premier temps, il a finalement voté pour en lecture préliminaire. Mais depuis, il émet des réserves quant à l’étendue du champ de la légalité et bloque ainsi l’avancée de cette loi.
Le parti du ministre de la Défense, Benny Gantz (Kahol Lavan) se heurte, lui, à l’opposition des députés de Yamina pour faire passer son amendement à la Loi fondamentale sur le respect de l’homme et de sa liberté. Il souhaite faire adopter une loi dite »d’égalité » qui nécessite une approbation paritaire au sein de la coalition. Yamina s’y oppose.
Quant à Israël Beitenou, il est confronté aux réticences des partis Meretz et Avoda dans sa volonté de faire avancer certaines lois économiques, qui touchent à l’agriculture et au marché du travail.
Les députés ont jusqu’au 13 mars pour faire avancer au maximum leurs projets. Sinon il faudra attendre le retour de la trêve de printemps et la reprise des travaux parlementaires le 8 mai.
tout va bien
3 ans et demi sans BUDGET est-il moins grave que 3 semaines sans une loi ordinaire ?